Le maire LR du 15ème arrondissement de Paris est très remonté après la décision des autorités politiques d’installer des migrants dans son secteur. Il dénonce que cette décision soit prise sans qu’il n’en soit informé
La question des migrants risque de provoquer une profonde crise politique en France. En effet, plus de 2000 migrants ont été évacués d’un camp qui était reformé au Nord de Paris. L’opération a eu lieu ce vendredi matin et 350 policiers ont été mobilisés pour assurer le bon déroulement.
Dans la presse, on précise que les 2 500 migrants dormaient dans des campements sauvages installés près de la Porte de Chapelle (18ème arrondissement de Paris). Les migrants sont pour la plupart originaires de la Somalie, de l’Afghanistan, du Soudan et de l’Erythrée. Beaucoup ont fui leurs pays pour sauver leurs vies.
« Je trouve qu’il n’y a aucun intérêt à faire ce genre d’opération coup de poing »
Il s’agit ainsi de la 35ème évacuation en deux ans dans ce quartier de Paris et l’opération n’a pas manquer de provoquer le tollé. Dans une interview accordée au journal Le Monde ce vendredi, Anne-Marie Bredin, responsable pour le Collectif Solidarité migrants Wilson, a indiqué que « ce genre d’opération coup de poing » n’a aucun intérêt.
« Je trouve qu’il n’y a aucun intérêt à faire ce genre d’opération coup de poing. On a l’impression que la ville de Paris ne veut pas voir ces migrants qui arrivent tous les jours, que c’est seulement lorsque cela devient dramatique qu’il faut les mettre à l’abri. Ces hébergements d’urgence ne durent qu’un temps (…) », a-t-elle expliqué.
« Je n’ai jamais été prévenu officiellement »
Elle a dénoncé la gestion de ces opérations par les autorités. « Il y a beaucoup d’énergie et d’argent dans ces opérations d’évacuation. Beaucoup de personnes doivent être mobilisées, notamment les forces de l’ordre : aujourd’hui, ils étaient plus de 300. En tant que collectif, on se pose forcément des questions sur la gestion de cet argent et la manière dont ces dépenses pourraient être plus utiles. J’ai l’impression qu’on tourne en rond », déplore-t-elle.
Pendant ce temps, le maire LR (les Républicains) du quinzième arrondissement de Paris ne décolère pas. En effet, le maire, Philippe Goujon, dit avoir appris dans la presse que 450 migrants seront installés dans deux gymnases de son secteur sans qu’il ne soit informé de cette décision. « Je n’ai jamais été prévenu officiellement », a-t-il confié à l’AFP.
« Je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois »
Dans un courrier adressé aux habitants du 15ème arrondissement de Paris, il écrit « c’est la troisième fois qu’un gymnase du XVème est choisi, sans que j’en sois informé, pour être transformé en campements de migrants dont la plupart, des clandestins, ne sont même pas éligibles au centre d’asile ».
Rappelons que les évacuations des migrants et leur logement dans des centres d’accueil sont une promesse du président Emmanuel Macron. En fin juillet dernier, il avait déclaré : « d’ici la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois ».