En Afghanistan, deux présidents de la République ont prêté serment ce lundi 9 mars dans un climat de chaos politique total un mois après la proclamation des résultats de la présidentielle
Un fait très rare. Ce lundi 9 mars, deux présidents ont prêté serment en Afghanistan, un pays en proie à une guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies et où les talibans règnent en maîtres. Les Etats-Unis tentent depuis plusieurs années de ramener l’ordre mais la situation, à ce qu’il paraît, est loin de connaître une accalmie.
En effet, ce lundi, l’homme qui avait été désigné vainqueur de la présidentielle, Ashraf Ghani, a prêté serment en tant que président de la République d’Afghanistan pour un second mandat. La cérémonie a eu lieu au niveau du palais présidentiel à Kaboul, dans la capitale du pays.
« Deux présidents pour un seul pays »
Lors de cette cérémonie d’investiture, plusieurs personnalités ont été présentes. Parmi elles, Scott Miller, ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan, Zalmay Khalizay, chargé de paix de la mission américaine en Afghanistan mais aussi des députés au Parlement et des chefs tribaux.
Face à la pression, le président Ashraf a tenté de rassurer ses concitoyens en jouant la carte de l’unité. « Le jour de séparation est derrière nous. Aujourd’hui, c’est le jour de l’unité et un jour pour que nous pensions à l’avenir et au confort de notre nation. Ce qui mobilise la nation, c’est l’unité », a-t-il déclaré.
Ironie du sort, le même jour, un gouvernement parallèle se forme dans le pays à quelques mètres du palais présidentiel. En effet, à Kaboul, Abdoullah Abdoullah, un des prétendants au pouvoir, s’est autoproclamé vainqueur des élections et a prêté serment quelques heures après la cérémonie d’investiture d’Ashraf Ghani.
« Mort de démocratie »
L’investiture d’Abdallah Abdallah n’est que l’aboutissement d’un processus. En effet, depuis sa première participation à une élection présidentielle en Afghanistan en 2009, l’opposant Abdallah Abdallah a toujours rejeté les résultats des élections et avait promis de former un gouvernement parallèle.
Ce cirque plonge la presse afghane dans une immense déception. Ce lundi 9 mars, dans un édito intitulé « la mort de la démocratie », le média Afghanistan Times, n’a pas été tendre envers la classe politique afghane. « Ces actes honteux perpétrés par deux ennemis affaiblissent le gouvernement de Kaboul. (…) Au bout du compte, on peut dire que les dirigeants afghans ne sont absolument pas déterminés à sauver les intérêts de cette terre et ne font que servir des intérêts étrangers », peut-on lire.