Des avocats et universitaires français ont déposé mardi 29 mars un dossier auprès de la CPI (Cour Pénale Internationale) contre Emmanuel Macron qu’ils accusent de « crimes de guerre » en refusant de rapatrier les familles djihadistes retenues en Syrie
Les ennuis commencent pour Emmanuel Macron dont la gestion de la crise sanitaire est loin de satisfaire les Français. En pleine crise sanitaire, au moment où l’Exécutif tente à tout prix d’éviter un confinement de la France qui serait désastreux sur le plan économique, une mauvaise nouvelle tombe pour le plus jeune président de la Vème République.
En effet, ce 30 mars, Lecourrier-du-soir.com a appris du média Libération que des avocats et universitaires ont déposé mardi un dossier contre Emmanuel Macron auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour son refus depuis 2019 de rapatrier les familles djihadistes retenues en Syrie.
Toujours dans l’article réservé aux abonnés que Lecourrier-du-soir.com a intégralement lu, Libération explique que le document d’une cinquantaine de pages a été élaboré par Marie Dosé, Ludovic Rivière et Gérard Tcholakian, ainsi que les universitaires Camille Cressent et Augustine Atry. Les plaignants accusent Emmanuel Macron de « crimes de guerre ».
« Les crimes de guerre sont constitués »
« Les crimes de guerre sont constitués, il n’y a aucun doute. Emmanuel Macron, en sa qualité de président de la République et de chef des armées, est celui qui fait le choix de ne pas rapatrier ces enfants français et leur mère, alors que les autorités du Rojava [la région kurde autonome de Syrie, ndlr] l’exhortent clairement à le faire. Nous pensions que les décisions récentes de la Belgique et de la Finlande de ramener les enfants et leurs mères feraient infléchir sa décision. Mais il persiste à maintenir ces enfants prisonniers et à empêcher le jugement de ces Françaises », a expliqué Marie Dosé.
Libération explique que la décision de rapatrier ses familles de djihadistes était pourtant approuvée par Edouard Philippe, ex Premier ministre et son ministre de la Justice de l’époque, Nicole Belloubet. Et le retour de ces familles était même prévu par le gouvernement français comme le révèle la source.
« Leur retour était prévu et préparé. Selon un document de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) que s’était procuré Libération, une liste précise de 250 ressortissants français – hommes, femmes et enfants —, comportant leur date d’entrée en Syrie et en Irak et leur lieu de détention, avait été établie. Et pour plus de 160 d’entre eux, un vol de retour leur était assigné », note Libération qui ajoute que Macron changera d’avis au dernier moment après la publication d’un sondage montrant l’hostilité de la majorité des Français à un retour éventuel de ces familles.
Depuis, plusieurs élus s’activent pour faire revenir ces familles qu’ils considèrent avant tout comme des Français. D’ailleurs, début mars, un groupe de députés refoulés au niveau de la frontière irako-syrienne alors qu’ils tentaient de visiter des camps en Syrie n’avaient pas manqué de déverser leur colère sur le gouvernement l’accusant de les avoir empêchés de rencontrer ses familles.