Un projet de recherche publié ce 7 mai sur le site du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) dévoile le montant que la France a débloqué à partir de 1849 pour indemniser les propriétaires d’esclaves dans ses colonies. Ces derniers ont touché l’équivalent de 27 milliards d’euros de nos jours tandis que les esclaves n’ont, quant à eux, touché à rien du tout
Plus de 100 ans après l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848, nous en savons un peu plus sur les indemnités que la France a versées aux propriétaires d’esclave basés dans ses ex colonies. Ces informations nous ont été fournies par le CNRS dans un projet de recherche baptisé « Repairs« .
D’après les informations fournies par le CNRS, seuls les grands propriétaires d’esclaves avaient été indemnisés par la France à hauteur de 126 millions de francs or, l’équivalent de 27 milliards d’euros de nos jours grâce à une loi votée à l’Assemblée Nationale les 19 janvier, 23 et 30 avril 1849.
Sur le versement des indemnités, Le Monde nous apprend : « les indemnités versées par l’Etat français ont été fixées en fonction du prix des esclaves dans chaque territoire. C’est dans les colonies sucrières, et en particulier à La Réunion, là où les plantations sont en plein essor au moment de l’abolition, que les prix sont les plus élevés. La Réunion (où un propriétaire perçoit 671 francs or par esclave), la Martinique (409 francs or) et la Guadeloupe (447 francs or) reçoivent l’essentiel des indemnités, suivies par la Guyane, le Sénégal, Nosy Be (moins de 40 francs or) ou encore Sainte-Marie de Madagascar. »
Par contre, dans le cas de Haïti, ce n’est pas l’Etat français qui a directement indemnisé les propriétaires d’esclaves de sa poche, mais plutôt la Nouvelle République devenue indépendante en 1804. Dans le document du CNRS lu par Lecourrier-du-soir.com, les raisons de cette indemnisation ont été expliquées.
« À travers cette mesure controversée, l’État tente de préserver ses intérêts économiques dans les colonies dont la possession est en péril, les colons menaçant de quitter ces territoires. 126 millions de francs or y seront consacrés sous forme de versement immédiat en numéraire (6 millions) et de rente annuelle de 6 millions sur 20 ans, selon des montants différents pour chaque colonie : une somme qui représente une part importante des dépenses publiques », précisent les chercheurs.
Pour lire le projet de recherche du CNRS, cliquez sur le lien suivant : CNRS