Le média américain New York Post qui cite des sources judiciaires a accusé l’Arabie Saoudite d’avoir financé la préparation des attentats du 11 septembre 2001, en recrutant deux Saoudiens pour accomplir cette mission
L’Arabie Saoudite est une nouvelle fois épinglée sur l’enquête concernant les attentats de 11 septembre 2001. En effet, seize ans après les attentats les plus meurtriers contre la première puissance militaire du monde commis sur le sol américain, les traces de l’Arabie Saoudite restent encore visibles.
Ce dimanche, c’est le média américain New York Post qui fait une révélation de taille sur cette affaire. New York Post nous apprend en effet que l’Arabie Saoudite aurait financé des « dry run », c’est-à-dire des répétitions (ou exercices) avant les attentats. New York Post ajoute que ces répétitions auraient été financées par l’ambassade de l’Arabie Saoudite basée à Washington.
« Ceci en est une preuve supplémentaire »
Le média américain a fourni des détails. Deux ans avant les attentats du 11 septembre 2001, l’Ambassade d’Arabie Saoudite à Washington a payé deux Saoudiens vivant secrètement aux Etats-Unis en tant qu’étudiants. Les deux Saoudiens devaient s’envoler (à bord d’un avion) de Phoenix à Washington « dans le cadre d’un exercice ‘répétition’ en vue des attentats du 11 septembre ».
New York Post se base sur une plainte déposée au nom des familles de 1 400 victimes qui ont perdu leurs proches lors de ces attaques il y a 16 ans. Citant les avocats des familles des victimes, le média américain souligne qu’il y a des indices qui confirment que l’Arabie Saoudite a bien financé ces opérations.
Un des avocats des familles des victimes s’est d’ailleurs exprimé face à la presse. « Nous avons toujours affirmé qu’il y avait des liens très proches entre Al-Qaida et des branches religieuses attachées au gouvernement saoudien. Ceci en est une preuve supplémentaire », a fait savoir Sean Carter, avocat.
« Deux Saoudiens proches du ‘réseau des agents de renseignement saoudien’ »
La plainte va plus loin, citant des informations fournies par le FBI (Federal Bureau of Investigation) qui a révélé que les deux Saoudiens (Mohamed al-Qudhaeein et Hamdan al-Shalawi) étaient en fait des membres du « réseau des agents de renseignement saoudien basés aux Etats-Unis ».
D’après New York Post, ces deux étudiants avaient été formés en Afghanistan au même moment que certains pirates de l’air qui avaient détourné l’un des avions qui avait perpétré les attaques du 11 septembre. Pendant leur séjour en Arizona, ces deux étudiants avaient entretenu des contacts réguliers avec un pilote saoudien et un chef d’Al-Qaida qui se trouvait en Arabie Saoudite et qui est aujourd’hui détenu à Guantanamo.
« Des ‘contacts permanents’ avec les autorités saoudiennes »
Selon New York Post, qui cite la plainte, un d’entre eux a tenté d’entrer aux Etats-Unis un mois avant le 11 septembre mais il n’a pas pu fouler le sol américain car son nom figurait sur une liste terroriste. Mohamed al-Qudhaeein et Hamdan al-Shalawi ont tous les deux travaillé pour l’Arabie Saoudite et ont été payés par le royaume saoudien.
Mohamed al-Qudhaeein travaillait pour le ministre saoudien des Affaires Islamiques. Tandis que Hamdan al-Shalawi a, quant à lui, longtemps travaillé pour le gouvernement saoudien. Les deux étudiants ont établi des « contacts permanents » avec les autorités saoudiennes tout en étant aux Etats-Unis. Selon le FBI, les deux étudiants ont tenté, lors d’un voyage à Washington en 1999, d’avoir accès au poste de pilotage de l’avion qui les transportait.
« Ils ont été interrogés par le FBI puis relâchés »
« Quand ils ont embarqué à bord de l’avion à Phoenix (à direction de Washington), ils ont commencé à poser des questions techniques aux membres de l’équipage sur le vol. Les membres de l’équipage ont trouvé ces questions assez suspectes », révèle un rapport produit par le FBI.
Le rapport ajoute : « au décollage de l’avion, Mohamed al-Qudhaeein a demandé où se trouvaient les toilettes, un des membres de l’équipage lui indique le lieu. Mais, Mohamed al-Qudhaeein s’est dirigé vers le poste de pilotage et a essayé à deux reprises d’y entrer ». Pris de peur, les pilotes de l’avion ont effectué un atterrissage d’urgence à Ohio. La police est intervenue. Menottés, les deux Saoudiens ont été conduits en prison. Ils ont été interrogés par le FBI puis relâchés.
« al-Shalawi formé dans un camp d’entraînement terroriste en Afghanistan »
Plus tard, le FBI découvrira qu’un suspect dans une enquête sur le terrorisme avait utilisé la voiture de Shalawi et ouvrira un dossier sur le jeune homme (Shalawi). En Novembre 2000, le FBI a reçu des informations selon lesquelles al-Shalawi avait été formé dans un camp d’entraînement terroriste en Afghanistan et avait été formé pour mener des attaques sur le sol américain. Le FBI a aussi appris que Mohamed al-Qudhaeein était un agent de renseignement saoudien qui entretenait des contacts avec les autorités saoudiennes.
En plus de ces informations, les enquêteurs découvrent que les deux Saoudiens avaient fait le voyage à Washington pour assister à un symposium organisé par l’Ambassade saoudienne en partenariat avec l’Institut pour les Sciences Arabiques et Islamiques d’Amérique. Le symposium avait été présidé par l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis.
« Le Qatar accuse l’Arabie Saoudite d’avoir financé le 11 septembre »
Le FBI a aussi découvert que les billets d’avion de Mohamed al-Qudhaeein et al-Shalawi pour la répétition des attaques avant le 11 septembre avaient été payés par l’Ambassade saoudienne aux Etats-Unis. Toujours d’après New York Post, les deux étudiants ont travaillé à l’Université Islamique Imam Mohamed Ibn Saoud en Arabie Saoudite, rattachée au gouvernement saoudien.
Ce n’est pas la première fois que l’Arabie Saoudite est citée dans les attentats du 11 septembre. Le Qatar l’avait déjà accusée d’avoir financé les attentats du 11 septembre. En juin dernier, dans un édito publié par le Wall Street Journal et rédigé par Sheikh Meshal Ben Hamad Al-Thani, ambassadeur du Qatar aux Etats-Unis, ce dernier écrivait : « les Emiratis, pas les Qataris, ont été parmi les pirates à bord des avions qui ont fait tomber les deux tours jumelles. Les Emirats Arabes Unis ont été pointés du doigt par le rapport de la commission sur le 11 septembre pour leur rôle dans le blanchiment d’argent destiné aux terroristes ».
Pour lire l’article original du New York Post, cliquez ici : New York Post.