Israël pourrait fermer les bureaux de la chaîne qatarie Al-Jazeera dans les heures qui suivent. C’est ce que nous apprennent plusieurs médias israéliens qui affirment qu’une rencontre entre Benjamin Netanyahou et d’importants ministres de son gouvernement a eu lieu ce lieu à ce sujet ce lundi 12 juin 2017
Rien ne va vraiment plus entre le Qatar et ses voisins. Une semaine après la rupture diplomatique entre le Qatar et l’Arabie Saoudite, c’est autour d’Israël de s’en prendre aux intérêts de Doha. Ce mardi, le média israélien, Jérusalem Post, a en effet fait savoir que les autorités israéliennes envisagent sérieusement de fermer la chaîne qatarie Al-Jazeera qui opère depuis Jérusalem.
Jerusalem Post cite Walid al-Omari, chef du bureau Al-Jazeera en Israël. Ce dernier a d’ailleurs menacé de faire recours auprès de la Haute Cour de Justice si Israël venait à interdire la diffusion de la chaîne dans le pays. « S’ils essayent de rompre nos activités en Israël et de fermer nos bureaux, nous nous adresserons à la Haute Cour de Justice », dit Walid.
« Une fermeture imminente ? »
Times of Israel a révélé ce mardi que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou a d’ailleurs convoqué ce lundi une rencontre avec des membres très importants de son gouvernement dont le ministère des Affaires étrangères ; le Shin Bet, service de renseignement israélien ; le bureau de presse du gouvernement israélien ainsi que le ministère de la défense pour étudier l’éventualité de fermer le bureau Al-Jazeera en Israël.
Selon Times of Isreal, les différents ministères ont déjà entamé leur travail pour appliquer la décision. Times of Israel nous apprend aussi que le bureau d’Al-Jazeera en Israël emploie 34 employés, tous de nationalité israélienne. Rappelons que cette décision de fermer la chaîne qatarie intervient quelques heures après une attaque virulente d’Avigdor Liberman, ministre israélien de la défense, contre la chaîne.
« C’est vraiment un instrument d’incitation et de haine »
Lors d’une allocution ce lundi, le ministre israélien de la défense avait en effet comparé les méthodes de travail d’Al-Jazeera à la propagande nazie et soviétique. S’adressant à son audience, Liberman avait clamé haut et fort qu’Al-Jazeera n’était pas un « média » et « ne faisait pas de journalisme ».
« C’est vraiment un instrument d’incitation et de haine du style honteux de l’Allemagne nazie ou de l’Union Soviétique », disait-il. Le ministre israélien de la défense avait aussi accusé la chaîne qatarie d’impartialité, en ne relayant aucune information négative à l’Iran. Répondant à la question de son audience qui lui a demandé pourquoi avoir alors autorisé qu’Al-Jazeera transmette depuis Israël, Liberman rétorque : « nous ne sommes pas parfaits ».
« Nous rejetons toutes ces campagnes d’allégations et d’incitations contre nous »
Mais, le chef du bureau d’Al-Jazeera s’est défendu de toutes ces attaques. « Non seulement nous avons le droit de nous adresser à la Haute Cour de Justice, mais nous avons le devoir de le faire. Nous rejetons toutes ces campagnes d’allégations et d’incitations contre nous. Comment Israël peut-il se permettre de dire qu’il fait partie d’un dialogue démocratique et universel s’il se comporte comme une dictature sombre ? », demande Walid al-Omari.
Rappelons que l’Arabie Saoudite l’Egypte et le Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar ce 5 juin. Ils accusent Doha de financer des organisations terroristes dans la région. La fermeture d’Al-Jazeera risque d’avoir de sérieuses conséquences pour le Qatar. La chaîne a été créée en 1996 pour incarner l’influence politique de Doha. Son succès depuis lors est fulgurant. En l’espace de quelques années, la chaîne compte des millions d’abonnés dans le monde arabe.