Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, s’est prononcé pour la première fois depuis sa nomination à ce poste par Emmanuel Macron dans une interview exclusive accordée au JDD et publiée ce dimanche 28 mai 2017
Moins de deux semaines après sa décision d’intégrer le gouvernement Macron qui a surpris plus d’un, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, est sorti de son silence. Dans une interview accordée au JDD, il a expliqué comment il a été convaincu par Emmanuel Macron alors que d’autres présidents avaient échoué à s’octroyer ses services.
A la question de savoir comment il a été convaincu par le plus jeune président de la 5ème République, Nicolas Hulot rétorque : « pendant cette campagne, beaucoup réclamaient de la ‘nouveauté’. Moi le premier. J’ai été un peu réservé sur la ‘nouveauté’, mais en un moment, si on la réclame, il faut être cohérent et lui donner une chance ».
« Un espoir s’est levé pendant la campagne, on le sent bien »
Il continue : « j’ai l’espoir que l’on puisse sortir du théâtre des apparences et en finir avec nos sempiternelles divisions qui enlisent notre pays et le détournent en permanence à l’essentiel ». Sur la question de savoir pourquoi il accepté d’intégrer le gouvernement Macron, il parle de « moment favorable ».
« J’ai l’impression qu’il y a un moment favorable. Dans la mythologie grecque, on parle du Kairos. C’est l’instant T, le bon moment pour agir. Un espoir s’est levé pendant la campagne, on le sent bien », répond l’ancien animateur Télé. « (…) Nous sommes au bord d’un point de rupture physique, psychique et politique. Il en faudrait peu pour basculer du mauvais côté, mais pas beaucoup non plus pour basculer du bon », ajoute-t-il.
Sur la question de savoir s’il ne se sent pas inquiet qu’Emmanuel Macron ait rarement évoqué l’écologie pendant sa campagne, Nicolas Hulot répond : « il y avait quand même des choses dans son programme. Il s’est prononcé sur l’économie circulaire, il a repris mon idée d’un Grenelle de l’alimentation et a promis d’évaluer la comptabilité du Ceta avec nos engagements climatiques ».
« Je fonctionne à l’instinct. J’ai senti de la sincérité »
Il poursuit : « quelques jours après son élection, je suis allé le voir à sa demande. Une phrase a achevé de me convaincre. Il m’a dit : ‘j’ai bon conscience que l’enjeu que tu portes est un enjeu essentiel qui conditionne tout le reste. Je n’en ai peut-être pas encore pris toute la mesure et c’est bien pour cela que j’ai besoin de toi’. Je fonctionne à l’instinct. J’ai senti de la sincérité. Je lui ai dit : ‘j’espère que c’est moi qui vais vous inspirer, les ministres et toi, et non vous qui allez m’inspirer’ ».
Sur le nucléaire très cher à Emmanuel Macron, Nicols Hulot dit rester ferme à ses convictions. « Ce qui m’intéresse ce n’est pas ce qu’ils ont dit hier mais ce que nous allons faire ensemble demain. Tout le monde connaît ma position. Elle n’a pas changé », assure-t-il. Dans son interview avec le JDD, Hulot révèle qu’il aurait pu être vice-Premier ministre. « Le titre de vice-Premier ministre a été envisagé, mais ce n’était pas constitutionnel », confie-t-il.
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