A deux mois de la présidentielle en France, deux candidats de la Droite vacillent. Il y a un peu plus d’un mois, la situation avait été autre. François Fillon, non encore impliqué dans une affaire d’emploi fictif, avait le vent en poupe. Ce 6 janvier, le candidat des LR (Les Républiques) était d’ailleurs en tête dans les sondages (23 et 27% des voix), suivi de sa rivale, Marine Le Pen en deuxième position (22% à 24%).
Comme sur des roulettes pour le candidat des LR qui, de surcroît, venait d’obtenir un large soutien de son camp, y compris d’Alain Juppé, son rival lors des primaires de la Droite. Mais, la joie du camp Fillon n’aura été très courte durée. Il n’a fallu que quelques semaines pour que le rêve de François Fillon de devenir président de la France se transforme en cauchemar.
Carnard Enchaîné, journal satirique français, fait une révélation de taille qui brisera sérieusement l’élan de Fillon. Ce dernier est alors accusé d’avoir payé 831 000 euros à sa femme alors que celle-ci n’aurait effectué aucune activité pour le compte de son mari. L’affaire suscite un scandale dans la classe politique française et la campagne de Fillon, très affaiblie par les allégations des médias français, voit son rêve tomber à l’eau.
Depuis, le candidat des LR a du mal à convaincre les futurs électeurs. Pourtant, Il niera en bloc les accusations d’emploi fictif, allant jusqu’à publier son patrimoine sur son site internet. Mais, le coup est déjà parti. De nombreux Français, comme l’ont montré les récents sondages, ne lui accordent plus le bénéfice du doute. Ils lui demandent d’ailleurs de rendre le tablier.
Une semaine plus tard, la candidate du Front National est accusée des mêmes faits. Marine Le Pen, qui fait ouvertement campagne pour la sortie de la France de l’Euro et la fermeture des frontières, est elle aussi appelée à restituer 300 000 euros au Parlement européen qui l’accuse d’avoir rémunéré son assistante à l’UE, Catherine Griset, alors que celle-ci effectuait une bonne partie de son travail au siège du Front National à Paris.
Ce mercredi 22 février, l’affaire prend une nouvelle tournure, avec des perquisitions menées au siège du FN à Paris. Deux collaborateurs de Marine Le Pen (Thierry Légier et Catherine Griset) sont déjà en garde à vue pour les besoins de l’enquête et la candidate du Front Nationale, toujours placée en tête dans les sondages, risque gros à seulement quelque semaines d’une présidentielle cruciale pour son parti.
En pleine tempête, un seul candidat résiste aux vagues de scandales d’emploi fictif qui ébranlent comme une rafale de vent les deux candidats de la Droite. Il s’agit en effet d’Emmanuel Macron. Ce dernier, même si ne bénéficiant pas d’une grande expérience politique, reste aujourd’hui (qu’on le veuille ou non) le candidat qui peut éviter à la France les deux pires scénarii d’une sortie de l’euro et de la fermeture totale des frontières.
Ces deux situations susmentionnées (sortie de l’euro et fermeture des frontières) isoleraient à jamais une France en perte de vitesse qui, ces dernières années, a été durement touchée par un chômage qui ne dit pas son nom. Un taux de chômage qui a reculé de 0,2 points, mais qui se maintient à un niveau assez important de 10%. Sur les derniers trois mois de 2016, la France a comptabilisé 2,78 millions de demandeurs d’emploi.
La candidature d’Emmanuel Macron doit être d’autant plus prise au sérieux que l’ex ministre de l’Economie et des Finances vient d’obtenir une proposition plus qu’alléchante ce mercredi de la part de François Bayrou. Le chef de file du MoDem a en effet proposé de faire alliance avec l’ex banquier des Affaires.
A deux mois de la présidentielle, au moment où les ténors de la Droite française sont appelés par la justice à rendre des comptes pour des scandales d’emploi fictif, Emmanuel Macron semble avoir le vent en poupe. Je ne prédis rien et tout ce que je dis dans cet édito n’engage que moi (pas mon journal).
Cependant, je peux affirmer sans risque de me tromper que Macron est sérieusement sur la voie de devenir le 8ème Président de la France sous la 5ème République.