Un reconfinement régional, départemental ou à l’échelle de la ville n’est désormais plus écarté par l’Elysée pour faire face à la propagation du virus sur le territoire français, d’après une note confidentielle obtenue par Le Canard Enchaîné
Face à la révolte de Marseille et de Paris, deux grandes villes de France qui ont vigoureusement contesté des mesures prises par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, l’Elysée envisage sérieusement un « scénario catastrophe » pour prendre le contrôle de la situation au moment où les cas explosent.
C’est en tout cas la révélation faite ce mercredi par RTL qui cite Le Canard Enchainé. D’après cette source, une note confidentielle transmise à l’Elysée préconise un « reconfinement régional, départemental ou à l’échelle de la ville ». Toujours d’après la même source, l’éventualité d’imposer un couvre-feu n’est pas écarté. « Cette option entrerait en jeu en cas de passage en état d’urgence sanitaire », ajoute RTL.
« Prendre le dessus sur les régions »
Rappelons que cette révélation intervient quelques heures après l’annonce d’Emmanuel Macron que la France se dirige vers de nouvelles restrictions sans fournir plus de détails. « L’épidémie continue de monter. Dans les endroits où ça circule trop vite, en particulier où ça circule beaucoup chez les personnes âgées, et où l’on voit de plus en plus de lits occupés aux urgences, on doit aller vers plus de restrictions, comme celle qu’on a pu connaître par exemple dans les Bouches-du-Rhône ou dans Paris et la petite couronne », a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron n’a pas donné de pistes. Toutefois, son intention de recourir à plus de restrictions peut être interprétée comme une volonté pour l’Exécutif de prendre le dessus sur les régions et d’éviter à tout prix qu’elles ne se rebellent, comme c’est le cas à Paris et à Marseille où les municipalités ont ouvertement défié l’Etat en manifestant leur volonté de créer leur propre conseil scientifique pour faire face à la pandémie. Une défiance des régions à l’égard de Paris serait un coup dur pour Emmanuel Macron.