L’épargne des Français suscite la convoitise de tous les acteurs financiers, y compris les acteurs non bancaires qui veulent y mettre la main afin de financer leurs activités. Cette convoitise est d’autant plus vive que ces derniers jours la presse a fait savoir que l’épargne solidaire a franchi les 20 milliards d’euros (un record annuel) et que l’épargne des Français, depuis le début de la pandémie, est estimée à 142 milliards d’euros.
« Selon le baromètre de la finance solidaire La Croix/Finansol, l’encours de ces produits (les produits solidaires) au 31 décembre 2020, c’est-à-dire le total des sommes qui y sont placées, a en effet augmenté de 5 milliards d’euros – un record annuel – pour atteindre 20,3 milliards. Soit une hausse d’environ 33 %, selon les chiffres publiés le 7 juin », révèle Le Monde qui s’est intéressé au sujet.
L’Etat laissera-t-il cette immense somme s’endormir dans les comptes en banque des contribuables? Absolument pas. D’ailleurs, depuis un certains temps, il encourage les Français à la dépenser afin de relancer une économie très durement touchée par la pandémie à Coronavirus.
« Ce que je tiens à leur dire, à tous ceux qui nous écoutent, c’est que la meilleure façon de se protéger aujourd’hui, bien sûr qu’il faut toujours garder un peu d’épargne, mais c’est de consommer, c’est de consommer dans l’économie française, c’est de refaire démarrer notre économie”, déclarait Bruno Le Maire, en septembre 2020, sur le plateau de Bourdin Direct.
Désormais, ce sont des acteurs non bancaires qui entrent en action comme le révèle le journal Les Echos ce 8 juin. En effet, d’après ce média, « de nombreux acteurs non bancaires cherchent à capter une partie de l’épargne accumulée par les Français pendant la pandémie grâce à des offres promotionnelles aux rémunérations attrayantes. Ces dépôts servent au financement du cœur de métier de ces groupes ».
D’après la source, ces acteurs multiplient, depuis quelques temps, les offres afin de séduire les épargnants qui ne savent pas où placer leur argent, une fois le plafond de livret A atteint. « C’est le cas, par exemple, d’AXA Banque, de Carrefour Banque ou encore de PSA Banque et de son livret Distingo. Pendant deux mois, ce livret soumis à l’impôt – contrairement au livret d’épargne réglementé – propose de rémunérer ses nouveaux clients à hauteur de 2 %, avant de passer à 0,6 %. PSA Banque est même prête à offrir 40 euros à ses nouveaux venus pour qu’ils placent leur argent chez elle », note Les Echos.
Il convient de souligner que l’épargne des Français attise un intérêt tout particulier chez l’Etat comme chez les acteurs privés, tel que l’avait d’ailleurs fait savoir Les Echos en février 2022. D’après l’information exclusive du journal Les Echos, une véritable bataille politique est en cours pour voir comment utiliser cet argent dormant sur les livrets des réglementés ou des comptes courants. L’idée est saluée par des responsables politiques, notamment les ténors du PS qui proposent “des prélèvements exceptionnels de 0,5% sur les encours d’assurance vie les plus élevés à partir d’un seuil”.
Les Français sont donc prévenus : leur épargne sera utilisée pour relancer l’économie d’une façon ou d’une autre.