A l’heure du renouvellement des sanctions Américaines au sujet de l’Iran, les médias font semblant d’exposer ce qu’ils croient être des faits. Assez étrangement, quand les Etats-Unis prennent de mauvaises décisions, nous suivons. Mais lorsque leurs décisions peuvent permettre de réellement ouvrir sur une démocratie réelle et à la souveraineté d’un peuple tout entier, alors l’Europe s’oppose à son ami d’Outre-Atlantique. Tout le monde évoque l’économie et le jeu d’échecs géopolitique. Mais aucun média ne prend le pouls du peuple Iranien. A croire que les affaires deviendraient plus importantes que le bonheur…
L’alternative Iranienne
Pourtant, et malgré la position affirmée de la présidence Française de vouloir maintenir un accord mort-né sur le nucléaire Iranien, c’est bien en France, à Villepinte, au Nord de Paris, que des dizaines de milliers d’individus convergeront le 30 juin prochain. A l’instar des années précédentes, le CNRI (Conseil National de la Résistance Iranienne) enjoint tous les défenseurs de la liberté d’un peuple à disposer de lui-même à soutenir sa cause, belle et légitime.
A Villepinte, le 30 juin, la diaspora Iranienne sera présente, bien sûr. Qu’ils viennent du Canada, d’Australie ou de la banlieue Parisienne, pas un défenseur des droits humains, pas un résistant de la première heure ne manquera à l’appel. Et tous ces gens seront accompagnés de plus d’une centaine de parlementaires du monde entier, prenant la parole, tour à tour, et apportant un soutien manifeste à un peuple qui souffre depuis trop longtemps.
Aujourd’hui, comme en 1979, le peuple a décidé de s’opposer frontalement au régime. Au régime tout entier. Les slogans sont clairs : « Réformateurs ou conservateurs, la partie est terminée. » Fin du game diraient les geeks. Il est temps de lâcher les commandes. Mais le propre des tyrans, c’est qu’à force de se voiler la face perpétuellement, à force de se maintenir dans l’ignorance volontaire de l’opposition, ils en deviennent incapables d’appréhender avec lucidité la volonté déterminée du peuple de les renverser. Les mollahs ont beaucoup trop à perdre pour démissionner. En même temps, le pouvoir ne se demande pas. Il se prend. Et après tout, c’est exactement ce qu’ils ont fait en 1979. Désormais, c’est au tour du peuple de prendre la main.
Un mouvement expérimenté et pluraliste
En juillet 1981, comprenant que le peuple Iranien s’était fait spolié sa révolution, et devant la détermination du guide suprême à éradiquer toute forme d’opposition, jusqu’au fin fond de son propre parti, Massoud Radjavi décide de créer le CNRI. Un mouvement au sein duquel toutes les sensibilités démocratiques et toutes les minorités allaient pouvoir s’exprimer librement et démocratiquement.
D’aucun essaient d’étiqueter le CNRI comme un mouvement Marxiste, pour mieux le décrédibiliser aux yeux des adeptes des ordres néolibéraux. Mais le CNRI, c’est la garantie d’une expression libre et ouverte allant de la gauche Marxiste à la droite capitaliste patriotique. C’est le regroupement des personnalités d’univers différents. C’est la place laissée libre aux minorités, qu’elles soient ethniques ou religieuses. C’est l’expression même de la pluralité indispensable au bon fonctionnement démocratique.
Au CNRI, c’est une femme qui est élue présidente, et les femmes représentent plus de 50 % des membres du Conseil. Ici, les Baloutches comme les Kurdes peuvent s’exprimer et disposent d’ailleurs d’autant de voix lors des votes que les Moudjahidines du peuple pourtant bien plus nombreux. Tout simplement parce que chaque groupe dispose du même droit à l’expression, quel que soit le nombre de ses membres. Les Chrétiens et les Zoroastriens ont la même voix au chapitre que les musulmans chiites. Parce que chaque opinion se doit d’être respectée. En Europe aujourd’hui, bon nombre de démocratie pourraient s’inspirer du fonctionnement du CNRI.
Le but désormais ? Ejecter les mollahs du pouvoir. Et cela ne se fera qu’avec le peuple. Seul le peuple est en mesure de décider. Durant les 6 mois qui suivront la destitution des théocrates, Le CNRI et ses 25 commissions assureront l’intérim, avec Maryam Radjavi à sa tête. Ensuite, des élections libres au suffrage universel direct seront organisées. Le peuple décidera et retrouvera sa souveraineté. Tous les points prioritaires que déclineront les résistants le 30 juin prochain ont fait l’objet de débats et de votes au sein des commissions.
Ces points seront exposés à Villepinte. Mais son sait déjà que le futur gouvernement provisoire débutera par la séparation de l’église et de l’état, l’égalité hommes-femmes, l’autonomie du Kurdistan, l’abandon du programme nucléaire et l’abrogation de la peine de mort. On n’attend plus qu’une chose ; un grand déferlement de joie dans les rues Iraniennes le soir de la victoire finale. Et on ne parle pas de la coupe du monde de Football…
(Un article Hamid Enayat, journaliste iranien basé en France)