La très controversée taxe carbone pourrait bientôt revenir. Un rapport justifie son retour par la nécessité de la France de respecter ses engagements internationaux
La taxe carbone, qui avait été à l’origine de la crise des Gilets Jaunes en novembre dernier, pourrait bientôt être de retour. C’est en tout cas ce que préconise le CPO (Conseil de Prélèvements Obligatoires), organisme rattaché à la Cour des comptes dans un rapport rendu public.
Interrogé par France Info, Didier Migaud, président du CPO et de la Cour des Comptes, explique qu’il s’agit d’une décision nécessaire si la France veut respecter ses engagements internationaux. « Ce que ce rapport dit, c’est que si la France veut respecter les engagements qu’elle prend au niveau international, il faut reprendre la trajectoire, de moyen et de long terme, cohérente avec les objectifs environnementaux affichés », a-t-il fait savoir.
« Nous devons changer quelque chose »
La nouvelle d’un éventuel retour de la taxe carbone risque de susciter des tensions. Mais, depuis son gel, le gouvernement maintient le flou sur un sujet sensible qui a été l’origine de la plus grande crise sociale de la Vème République. En tout cas, ce jeudi, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a écarté le retour de cette taxe.
Rappelons que la taxe carbone avait provoqué le déclenchement du mouvement des Gilets Jaunes en novembre 2018 lorsque des milliers de français avaient arpenté les rues de la capitale et de plusieurs grandes villes de France pour dire « non » à sa hausse. Face à la pression, le gouvernement avait cédé en la gelant.
En effet, en décembre 2018, alors que la crise des Gilets Jaunes faisait trembler le gouvernement, Edouard Philippe, premier ministre français, avait tenté de calmer le jeu. « La majorité a peiné à convaincre les français, nous devons changer quelque chose. Cette colère, il faut être sourd ou aveugle pour ne pas la voir, ni l’entendre », disait-il.
« Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation »
Et d’ajouter : « mais, aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation. Nos impôts et taxes sont les plus élevés d’Europe. Notre système fiscal est terriblement complexe et il est souvent critiqué parce qu’il serait injuste. Discutons des modifications qu’il faut lui apporter ».
Une décision contradictoire qui contraste avec les déclarations d’Edouard Philipe quatre jours avant le déclenchement de la colère des Gilets Jaunes. En effet, dans une interview accordée à RTL, le premier ministre défendait cette hausse. « Non, on ne va pas annuler les hausses de carburants. Non, on ne va pas annuler la taxe carbone (…) », déclarait-il.