Une affaire qui risque de susciter une vive polémique en France dans les mois qui viennent. Et c’est le journal Le Monde qui la révèle. En effet, d’après ce média, l’Elysée refuse catégoriquement de communiquer les bulletins de paie d’Emmanuel Macron, président de la France.
Le Monde parle de Lucie Sponchiado, chercheuse et membre de l’équipe scientifique de l’Observatoire de l’éthique publique – un think tank, lancé en 2018 par l’ex-député socialiste de l’Aisne René Dosière avec des parlementaires de tout bord politique et des universitaires pour faire la transparence sur « les zones grises de la République « . Depuis 2020, Lucie entame des démarches afin d’obtenir les bulletins de paie du président Macron.
« A l’origine de cette demande, il y a mon travail d’enseignant-chercheur : le régime indemnitaire du président de la République a été modifié en 2007, puis en 2012, et je souhaitais voir comment cela avait été concrètement mis en œuvre », explique la chercheuse. L’Elysée s’y était formellement opposée.
Mais, la chercheuse ne s’avoue pas vaincue comme l’explique Le Monde. « En octobre 2020, elle saisit la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), autorité chargée de veiller au respect de la liberté d’accès aux documents administratifs – un droit constitutionnellement garanti depuis avril 2020. Le 7 janvier 2021, elle obtient une réponse favorable à sa demande, pourvu que soient occultées avant l’envoi « les mentions relevant de la vie privée, en particulier celles liées à la situation familiale et personnelle et à la situation fiscale du président de la République », note le média français.
La victoire de Lucie sera malheureusement de courte durée. Car, en février dernier, elle reçoit une réponse de Patrick Strzoda, directeur de cabinet du président qui lui fait savoir qu’il n’enverra pas les bulletins au motif que la rémunération du président fait « l’objet d’un contrôle annuel de la part de la Cour des comptes ».
« Interrogé par Le Monde sur les raisons de son refus, l’Elysée renvoie à la lettre de M. Strzoda à Mme Sponchiado. L’argument de la vérification des rémunérations par la Cour des comptes, lui, rappelle la réponse faite au Monde par des sources proches du Conseil constitutionnel en juin 2020. Celles-ci avaient assuré que la rémunération de ses membres avait bien un « fondement légal (…), vérifié par la Cour des comptes ». Or, l’Observatoire de l’éthique publique avait montré qu’ils recevaient une rémunération non conforme au droit – fiches de paie à l’appui », conclue Le Monde.