Des personnalités politiques de gauche et des syndicats se sont fortement mobilisés pour défendre Gaël Quirante, postier, dont le licenciement a été autorisé par Muriel Pénicaud, ministre du Travail pour des faits qui remontent à 2010
Le licenciement d’un syndicaliste fait polémique en France. En effet, comme l’a annoncé le journal Le Monde ce 26 mars, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a bien autorisé le licenciement de Gaël Quirante, secrétaire du syndicat SUD-PTT pour faute grave. Les faits remontent à 2010.
Toujours d’après Le Monde, La Poste avait condamné Gaël Quirante pour la séquestration de cadres de l’entreprise lors d’une grève qui a duré plus de deux mois. Le postier conteste son licenciement et parle d’une décision sans fondement. « Cette décision n’a pas de fondement », soutient-il.
« Violence de classe »
L’affaire relayée par la presse a immédiatement suscité une vague de réactions. Les personnalités politiques ne décolèrent pas. Devant le siège du ministère du travail, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a dénoncé une « violence de classe » incarnée par Muriel Pénicaud.
« Muriel Pénicaud est à l’image de la violence de classe qu’elle incarne », a-t-il lancé face aux nombreux manifestants venus soutenir Gaël Quirante. Pour Olivier Besancenot, ex candidat à la présidentielle française, c’est une décision « injuste et lourde de sens pour tout salarié qui demain sera appelé à lutter, à résister, à faire grève ou tout simplement à l’ouvrir ».
Sur les réseaux sociaux, la mobilisation a été très forte. La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) dénonce une répression. « Nous refusons de voir se multiplier les cas de répression à La Poste comme ailleurs. Nous agirons collectivement et saurons regrouper nos forces pour y faire face », a publié la LDH sur son compte twitter.
« Soutenir Gaël Quirante est un devoir »
Le syndicat de défense des salariés, Syndicat ASSO, appelle à soutenir Gaël Quirante. « Aujourd’hui, nous sommes obligé-e-s de rappeler que militer n’est pas un crime ! Soutenir Gaël Quirante est un devoir que nous avons toutes et tous envers les salarié-e-s », peut-on lire sur le compte twitter de Syndicat ASSO.
Dans la presse, on affirme que le licenciement du postier de 42 ans avait été rejeté par l’inspection du Travail, puis par le ministère du Travail en 2011 et enfin par le tribunal administratif en 2014. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a décidé de rouvrir le dossier en autorisant ce 20 mars le licenciement de M. Quirante.