France : la présidente du Conseil Scientifique crache le morceau : « c’est quasi certain qu’il y aura une vague à l’automne », dit-elle

Dans une interview accordée au Parisien et lue par Lecourrier-du-soir.com, Brigitte Autran, nouvelle présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, se dit certaine qu’il y aura une vague à l’automne 

Les experts scientifiques disposent-ils d’une boule de cristal pour pouvoir prévenir l’évolution de la pandémie à Coronavirus? En tout cas, à quelques jours de la rentrée, certains sont presque sûrs à 100% qu’il y aura une nouvelle vague. C’est du moins l’avis de Brigitte Autran, successeur de François Delfraissy, ex président du Conseil Scientifique.

En effet, dans une interview accordée au journal Le Parisien et consultée par Lecourrier-du-soir.com, Brigitte Autran ne mâche pas ses mots lorsqu’on lui pose la question de savoir à quoi il faut s’attendre dans les prochains mois. « Le scénario le plus probable est celui d’un pic épidémique à la rentrée. Sera-t-il dû à un nouveau variant ou au retour du froid ? Nous ne sommes pas devins, mais il est quasi certain qu’il y aura une vague à l’automne », prévient-elle.

Et d’ajouter : « aujourd’hui, il faut aller vers le vivre avec. Attention, cela ne veut pas dire accepter les morts ou la gravité de la maladie. Au contraire. Et pour les éviter, il reste des leviers à activer. Malheureusement, il y a encore trop de personnes non vaccinées ou non revaccinées (qui ont reçu leur dose de rappel). »

Dans l’interview, celle qui succédera à Delfraissy n’a pas non plus esquivé la question relative à la variole du singe, une épidémie qui gagne du terrain en France et dans le reste du monde. Sur ce, sa position est très claire : « on doit intensifier la campagne et faciliter l’accès aux vaccins. Il y a aujourd’hui environ 150 centres de vaccination, ce n’est pas assez. Il en faut plus. De par sa nature, ses voies de transmission, c’est un virus qu’on peut maîtriser. Une stratégie ‘zéro Monkeypox’ est possible, contrairement à celle du ‘zéro Covid’. Il y a donc une nécessité absolue à vacciner les populations cibles. La recherche s’organise aussi pour comprendre comment ce virus, jusque-là endémique en Afrique, a pu s’installer dans l’hémisphère Nord ».

Brigitte Autran promet que son comité sera réactif face aux éventuelles menaces à venir. « En 2006, on a eu le chikungunya. En 2009, H1N1. EN 2014, Ebola, 2016, Zika, 2019, le coronavirus, 2022, le Monkeypox… Depuis quinze ans, les crises sanitaires se multiplient et celles de demain ne seront pas celles d’hier ou d’aujourd’hui. On va regarder les agents pathogènes classés à très haut risque d’émergence mais aussi ceux avec de plus petits signaux, comme Nipah ou la fièvre de Lassa. Il faut aussi être modeste : le monkeypox était par exemple impossible à prévoir. L’essentiel est ensuite d’être réactif. Ce sera notre rôle : aider à construire les éléments de réponse immédiate sur des bases scientifiques solides », promet-elle.