Le duel Macron vs Le Pen se précise à moins d’une semaine de la présidentielle.
En effet, ces dernières heures, un sondage mené par l’Institut YouGov et relayé par le Huffington Post a révélé que pour 51% des Français, la présidentielle 2022 est déjà jouée. Hélas, tout laisse à le croire. Comme en 2017, la France se dirige tout droit vers un duel Macron vs Le Pen, voulu par le système.
Il faut comprendre ceci : les sondages, ces fabricants d’opinion, font et défont les présidentielles, en propulsant leurs chouchous au devant de la scène pour, ensuite, les liquider doucement lorsqu’ils les trouvent trop gênant pour le système. Et Eric Zemmour ne dira pas le contraire, lui qui, en octobre 2021, avait été miraculeusement propulsé au second tour de la présidentielle avec 16% des voix alors qu’il n’avait même pas encore officialisé sa candidature. Et pendant deux mois, les médias lui ont déroulé le tapis rouge en le désignant leader incontestable de l’extrême-droite et en éliminant Marine Le Pen dont la ligne s’est beaucoup adoucie.
En effet, contrairement à Zemmour qui revendique haut et fort une politique d’immigration extrêmement violente, allant jusqu’à prôner ouvertement la rémigration, le Rassemblement National adopte une ligne plus suave basée sur la réconciliation nationale entre Français de souche et Français d’origine.
Sur la très sensible question de l’Islam, par exemple, l’ex journaliste du Figaro utilise une formule qui dérange, y compris dans son propre camp, en faisant constamment le lien entre l’Islam et l’Islamisme. Sur cette question cruciale, Le Pen ne partage absolument pas sa vision et son dernier passage dans l’émission « Face à Baba » reste encore gravé dans les mémoires.
En gros, la stratégie des médias et des sondeurs d’opinion a été très claire dès octobre. Pour faciliter la réélection d’Emmanuel Macron, il fallait, à tout prix, éviter qu’il se retrouve tout seul, durant toute la campagne, face à Marine Le Pen, surtout dans un contexte où les idées d’extrême-droite commencent à gagner du terrain en France.
Pour ce faire, il fallait briser la droite extrême, la diviser en deux, déclencher en son sein une guerre interne pour ensuite parvenir, lentement, à la liquider. Et c’est dans ce contexte que le phénomène Zemmour a été créé. Ainsi, dès octobre, avant même qu’il n’annonce sa candidature, le chef de file de Reconquête a eu le vent en poupe. Pendant plusieurs semaines, son nom a fait la une des médias de masse, aussi bien en France qu’à l’étranger.
A partir de là, l’objectif a été atteint. Zemmour, en un laps de temps record, s’était transformé en une véritable aubaine pour Macron, en divisant l’extrême-droite en deux, en fragilisant Marine Le Pen et en provoquant au sein de la droite française une guerre interne sans précédent.
Et cette guerre a eu des conséquences désastreuses car elle a provoqué une véritable hémorragie au niveau du Rassemblement National. En effet, face à une forte pression médiatique qui avait fini par ériger Zemmour en « Sauveur de la Droite », certains ont immédiatement pris leur distance avec Le Pen, tandis que d’autres ont quitté le navire (Nicolas Bay, Gilbert Collard, Stéphane Ravier et même Marion Maréchal, la nièce de Marine) pour rejoindre le nouveau Messie.
La droite fut brisée et c’est ainsi qu’éclata une guerre endogène entre ceux qui ne croient plus au projet de Le Pen jugé trop laxiste et ceux qui, d’un seul coup, voient en Zemmour un véritable obstacle pour une victoire de la droite à la présidentielle. Je dois d’ailleurs rappeler les propos de Robert Ménard, maire de Béziers, qui, parlant de la rivalité entre Le Pen et Zemmour, disait ceci : « c’est suicidaire pour la droite de la droite d’avoir deux candidats ».
Ses propos étaient tenus en janvier 2022. Nous étions encore loin de la présidentielle. Mais, moins d’une semaine avant le scrutin, il faut bien reconnaître que Ménard avait vu juste. Car, après avoir brisé Le Pen, les médias et instituts de sondages tentent, depuis deux semaines, d’écraser Zemmour afin de permettre à Macron de se retrouver au second tour face une Marine plus docile, moins virulente et plus douce sur des sujets qui, jusqu’ici, lui avaient valu un large soutien auprès des électeurs d’extrême-droite, à savoir l’Islam, l’immigration, le pouvoir d’achat…
Pour une importante majorité des Français interrogés par YouGov, les dés sont pipés et la présidentielle est déjà jouée. Ils n’ont pas tort de le penser car depuis quelques heures, les médias ont, brusquement, redonné vie au Rassemblement National en nous prédisant un second tour à venir entre la fille de Jean-Marie Le Pen et le plus jeune président de la Vème République.
Pendant ce temps, où est passé le Z (Zemmour)? Il a complètement été largué par les médias et instituts de sondage qui sont bien conscients que si jamais il se retrouve au second tour, il pourrait remporter la présidentielle car il bénéficierait du soutien d’une immense frange de la droite, y compris chez les LR.
Le panorama actuel est celui-ci : à moins d’une semaine de la présidentielle, Zemmour est politiquement « tué », Mélenchon tient bon mais souffre d’une vile diabolisation qui empêche son décollage, Hidalgo est complètement sur la touche et Pécresse, qui pouvait représenter une sérieuse menace à Macron, a été « flinguée » dès le début de sa campagne.
Au final, Macron, dont la campagne est très secouée par l’affaire McKinsey, fera face à Le Pen au second tour. C’est presque une certitude et le résultat est connu d’avance.
Emmanuel Macron, au nom de l’Union Sacrée, décrochera, sans coup férir, un second mandat à la tête de la France.
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