Faut-il oui ou non confiner les non-vaccinés? Telle est la question qui agite la classe politique française. Si à droite, deux candidats (Valérie Pécresse et Xavier Bertrand) assument leur volonté de confiner les non-vaccinés en cas de nouvelle vague, à gauche, aucun homme politique n’ose encore se prononcer sur un sujet aussi sensible. Pendant ce temps, le gouvernement se veut circonspect en évitant, à tout prix, de déclencher la peur.
Pour le moment, Emmanuel Macron et son ministre de la Santé, Olivier Véran, les deux timoniers du bateau sanitaire, ne se sont pas prononcés sur un sujet aussi scabreux. Le seul qui s’est adressé aux Français a été Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement qui, ce 13 novembre, sur France 2, a clairement fait savoir que « rien n’est à exclure ».
Donc, si on suit son raisonnement, un reconfinement de la population n’est pas exclue. Mais, la question est celle-ci : les citoyens doublement vaccinés accepteront-ils de sacrifier une partie de leurs libertés parce qu’une poignée de citoyens refusent catégoriquement de se faire immuniser?
Face à une telle situation, le gouvernement sera obligé, tôt ou tard, de trancher et il y a fort à parier que la stratégie de l’Autriche et de l’Allemagne prévale. Rappelons que dans ces deux pays, les non-vaccinés n’ont plus le droit de se rendre dans des bars, restos, cafés, salles de sport, salons de coiffure ou encore lieux de loisirs. D’ailleurs, la semaine dernière, le chancelier autrichien, Alexander Schallenberg, avait ouvertement assumé l’idée de ne reconfiner aucun citoyen vacciné par solidarité aux non-vaccinés. Et là, tout est dit.
Pour le moment, nous en sommes là en France. Ni le gouvernement, ni l’opposition ne veulent se mouiller sur un sujet extrêmement sensible à seulement quelques mois d’une élection présidentielle cruciale. Et cela se comprend. Mais, à un moment donné, une décision devra être prise compte tenu des mauvais chiffres enregistrés ces dernières heures. Précisons que ce 15 novembre, le taux d’incidence en France est repassée au-dessus de 100, une première depuis deux mois. Une telle situation pourrait évidemment justifier un énième reconfinement. Reconfinement ciblé ou général? Là est la question.
Mais, disons les choses telles qu’elles sont. Un reconfinement de la population sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase. En effet, une telle décision déclencherait une véritable rébellion des vaccinés qui auront le sentiment d’avoir été mentis. Dans ce cas de figure, que restera-t-il à faire? Et bien, l’Etat sera obligé d’assumer que le pays subit une pandémie des non-vaccinés et ces derniers seront, partiellement ou totalement, privés de liberté pour une durée indéterminée.
Pour l’instant, l’idée, appliquée en Allemagne et en Autriche, fait son chemin discrètement en France, même si, ce 15 novembre, la majorité présidentielle s’est empressée de la rejeter catégoriquement afin de ne surtout pas provoquer une crise dont les conséquences seraient politiquement désastreuses pour le pouvoir.
Rejeter l’idée d’un confinement des non-vaccinés reste une stratégie très habile, mais la triste réalité est qu’à un moment donné, l’Etat tranchera. Et lorsque sa décision tombera, les non-vaccinés seront sommés de vivre en marge de la société.