L’Etat français veut prolonger l’interdiction de manifester jusqu’à la date du 10 novembre, et ce malgré la fin de l’Etat d’urgence
L’Etat français veut prendre le contrôle total du pays au moment où des risques de tensions sociales se font sentir un peu partout dans le pays. Pour cela, le gouvernement est conscient que les manifestations contre le pouvoir pour dénoncer la précarité, le racisme ou la violence policière pourrait une ouvrir une brèche qui sera exploitée par les Gilets Jaunes ou autres mouvements qui, depuis deux ans, défient ouvertement Emmanuel Macron.
C’est ainsi que le gouvernement tente de prolonger l’interdiction de manifester au-delà du 10 juillet, date prévue pour mettre fin à l’Etat d’urgence. C’est en tout cas l’information obtenue par Lecourrier-du-soir.com auprès de France Info. Selon la même source, le gouvernement veut prolonger cette interdiction pour une période de 4 mois, c’est-à-dire jusqu’au mois de novembre.
Au sein du gouvernement, on précise que le prolongement de l’Etat d’urgence n’a aucune justification juridique, comme l’a expliqué Sibeth N’diaye qui nuance tout de même : « il n’était pas justifié de prolonger l’Etat d’urgence sanitaire. Mais, le virus continue à circuler, et il est donc nécessaire que nous soyons armés pour répondre à cette situation ».
« Une confiscation de la démocratie »
Selon France Info, le premier ministre pourra ainsi « limiter ou interdire les rassemblements sur la voie publique ainsi que les réunions de toute nature durant une période de quatre mois et sans que le recours à cette mesure ne soit conditionnée à une résurgence de l’épidémie ». Et d’ajouter : « par ailleurs, pendant une période d’un an, ces mesures resteront disponibles en cas de résurgence du coronavirus ».
La décision du gouvernement de prolonger l’interdiction de manifester agace plusieurs organisations de défense des libertés, dont la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui, ce 10 juin, dans un communiqué, a dénoncé une « confiscation de la démocratie ». « Le droit de manifester est un droit fondamental. (…) Nous exigeons du gouvernement le respect immédiat de ce droit, l’engagement à cesser toute poursuite contre les initiateur -trice-s des manifestations et les participant-e-s. (…) L’Etat d’urgence ne justifie en rien la confiscation de la démocratie d’autant plus lorsque des choix sociétaux sont imposés par la période », déplore la LDH.