France : menacés, les citoyens se désarment : en 3 jours, 21 000 armes et 600 000 munitions ont été rendues à l’Etat

L’ordre donné par l’Etat français à ses citoyens de rendre leurs armes entre le 26 novembre et le 02 décembre a été très largement suivi. En seulement trois jours, plus de 21 000 armes et près de 600 000 munitions ont été abandonnées, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur

Les Français ont obtempéré aux ordres de rendre leurs armes. D’ailleurs, en un temps record, des milliers d’armes ont été rendus à l’Etat, comme le voulait le ministère de l’Intérieur dans un communiqué officiel rendu public ce 10 novembre et intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com.

« Du 25 novembre au 2 décembre, le ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer organise une opération spéciale d’abandon volontaire d’armes à l’État en ouvrant partout sur le territoire des sites de collecte. Les particuliers pourront s’y rendre pour remettre les armes qu’ils ne veulent pas garder aux policiers et gendarmes présents. Ils pourront également être accompagnés par des agents de l’État et leurs partenaires pour créer un compte personnel dans le système d’information sur les armes (SIA) et y enregistrer celles qu’ils souhaiteraient conserver. », précise le communiqué.

Dans ledit communiqué, l’Etat explique les deux obligations auxquelles les détenteurs d’armes en France étaient soumis : « la première obligation, c’est de la déclarer aux services de l’Étaten l’enregistrant dans le SIA selon sa catégorie. La seconde, c’est de la conserver dans les conditions réglementaires de sécurité ».

Le but étant d’éviter les accidents domestiques ou que ces armes ne tombent entre les mains des réseaux criminels. « Les armes à feu ne sont pas des biens comme les autres. Elles sont dangereuses et leur possession par des personnes non initiées accroît leur dangerosité (accidents domestiques, vols lors de cambriolage) », rappelle d’ailleurs le ministère. Pour faciliter la tâche aux citoyens, l’Etat a ouvert des armodromes où les citoyens peuvent se rendre pour déposer leurs armes sans aucun risque de poursuite judiciaire ou administrative.

Mais, pour inciter les citoyens à obéir, l’Etat n’hésite pas à menacer. « Au-delà du 2 décembre 2022, l’enregistrement de l’arme héritée ou détenue restera possible dans le SIA. L’abandon d’armes pourra également se faire, comme classiquement, auprès des commissariats et brigades. En revanche, l’exception d’absence de poursuites administratives ou judiciaires pour détention ou transport illégal d’arme est uniquement valable pendant les 8 jours de l’opération spéciale », prévient le ministère de l’Intérieur.

Et en moins de 72 heures, le nombre d’armes collectionné est impressionnant comme le révèlent plusieurs sources fiables. « Bilan des 3 premiers jours : 21 000 armes et près de 600 000 munitions abandonnées. 5 500 armes ont parallèlement été enregistrées dans le système d’information sur les armes. Le dispositif est en place jusqu’au 2 décembre », a fait savoir Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, dans un twitte posté sur son compte officiel ce 27 novembre.