Les dernières prévisions de la Commission européenne montrent que la croissance cumulée sur la période 2014-2018 avoisinera les 11 % pour les dix-huit partenaires de la France dans la zone euro. En revanche, la croissance en France devrait atteindre 6,7 % seulement.
Si la croissance économique française est si faible ce n’est pas à cause de la consolidation budgétaire qui n’a pas eu lieu. En effet, la dépense publique ne baissera que d’un point du PIB, passant de 57 % en 2014 à 56 % en 2018. Ce constat ne s’explique pas non plus par l’effet des taux d’intérêt historiquement bas ni par le prix de l’énergie.
La production française ne répond plus à la demande intérieure
Depuis 1999, la France perd massivement des parts de marché à l’exportation. Le déficit du commerce extérieur se creuse depuis 2004. Contrairement à ses concurrents, la France voit les compétences de sa population active s’affaiblir. Désormais, la production française n’est plus suffisante pour répondre à la demande intérieure alors que cette dernière se maintient à un niveau élevé, comparable à celui de 1997 concernant les biens manufacturés.
Le déficit commercial de la France s’est détérioré à partir de septembre et affiche sur 12 mois une nette hausse par rapport à 2016, une situation de plus en plus préoccupante pour l’exécutif. Il atteint désormais près de 4,7 milliards d’euros.
Une étude d’Eurostat publiée le 21 novembre 2017 montre également que la France est le pays où le poids en valeur des PME dans les exportations intra-européennes est le plus bas. Trop petites et peu nombreuses, les PME ne disposent pas toujours des outils nécessaires pour exporter. Cette faiblesse du tissu de PME françaises explique en partie les chiffres décevants de la croissance. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les marchés financiers peuvent eux aussi être facteur de croissance économique.
Quelles solutions pour stimuler la croissance française ?
Dans une étude économique, Natixis estime que pour booster la croissance française il est nécessaire de stimuler à la fois la demande et l’offre de biens et services, le taux de chômage de la France étant lié au taux de chômage structurel. Partant de ce constat, l’étude relève plusieurs solutions possibles pour stimuler la croissance et notamment : l’amélioration des compétences et l’employabilité de la population active ; la réduction du taux de chômage structurel de la France ; la mise en place de mesures fiscales incitatives dans l’objectif de redresser les gains de productivité et la capacité des entreprises françaises à répondre à la demande ; une baisse des cotisations sociales sur les salaires les plus faibles pour accroître l’emploi peu qualifié.
Enfin, Natixis préconise une baisse de la pression fiscale sur les entreprises pour leur éviter de recourir à l’endettement lorsqu’elles souhaitent investir. Dans son dernier rapport, l’OCDE est moins pessimiste et précise que la croissance française a des chances de rester solide sous réserve de respecter certaines conditions. En effet, l’organisation rappelle que la croissance française devrait permettre de passer sous la barre du déficit budgétaire de 3 % du PIB. Pour cela, la France devra nécessairement réduire ses dépenses publiques.