Frappes américaines en Syrie : le dignitaire chiite al-Sadr appelle Assad à quitter le pouvoir

Moins de 48 heures après les frappes militaires américaines qui ont visé la Syrie, un dignitaire chiite irakien, Moqtada al-Sadr, demande au président Bachar al-Assad de quitter le pouvoir pour éviter un bain de sang en Syrie

Les dignitaires chiites sont-ils en train de lâcher Bachar al-Assad ? En tout cas, ce samedi, le dignitaire chiite irakien, Moqtada al-Sadr, a appelé le président syrien à quitter le pouvoir. Il a aussi demandé à Washington et à Moscou de cesser d’intervenir dans ce conflit. La position de Moqtada al-Sadr a formulée dans un communiqué.

« Je pense que ce serait juste que le président Bachar al-Assad abandonne le pouvoir, évitant ainsi au cher peuple syrien le fléau d’une guerre et l’oppression terroriste », a fait savoir le dignitaire chiite. Ces propos ont été relayés par le média Middleeasteye.net. Moqtada al-Sadr a également condamné les frappes américaines en Syrie menées ce jeudi soir.

« Le peuple syrien est le seul à avoir le droit de décider de son destin »

« J’en appelle à toutes les parties à retirer leurs dispositifs militaires de la Syrie afin que le peuple syrien prenne les choses en main », a déclaré le dignitaire. Et d’ajouter : « le peuple syrien est le seul à avoir le droit de décider de son destin, le contraire transformerait la Syrie en ruines ».

Il est important de rappeler que Moqtada al-Sadr s’est fait connaître durant l’invasion américaine de l’Irak en 2003. A cette époque, le dignitaire dirigeait une milice chiite anti-américaine. En Irak, il est considéré comme un nationaliste qui se bat contre la corruption et le népotisme, ce qui lui vaut un large soutien.

« Une attaque chimique mortelle au origines des frappes »

Les propos de Moqtada al-Sadr interviennent en un moment critique pour le gouvernement de Bachar al-Assad. Rappelons que les Etats-Unis ont mené leurs premières frappes militaires contre l’armée syrienne ce jeudi soir, des frappes menées sur ordre du président américain Donald Trump.

Cette décision américaine, qui a surpris plus d’un, est en effet une réponse apportée à une attaque chimique menée cette semaine contre les habitants de Khan Sheikhoun, ville syrienne située non loin de la province d’Idlib. Les Etats-Unis avaient immédiatement accusé les forces de Bachar al-Assad. Des accusations rejetées en bloc par la Syrie et la Russie qui pointent du doigt les rebelles syriens, soutenus par l’Occident.