La Rotonde, brasserie préférée de l’élite politique française et notamment du couple Macron et cible privilégiée des Gilets Jaunes, est poursuivie pour « fraude fiscale » portant sur plusieurs milliers d’euros
La Rotonde, brasserie préférée du couple présidentiel, est poursuivie pour fraude fiscale. C’est en tout cas la révélation faite ce samedi 01 août par le média Capital.fr. En effet, d’après la source, le restaurant où Emmanuel Macron a fêté les résultats du premier tour de la présidentielle le 23 avril 2017 dissimulait une partie de ses recettes perçues en espèces.
Capital.fr explique que tout a commencé le 19 novembre 2013 lors d’une descente inopinée des inspecteurs des impôts dans la brasserie. Un raid avait aussi eu lieu chez Gérard Tafanel, le propriétaire. Capital révèle qu’à leur arrivée, les inspecteurs des impôts ont immédiatement demandé les sauvegardes informatiques des caisses enregistreuses. Ils n’ont obtenu qu’un historique sur 11 mois, la brasserie prétextant « avoir récemment changé d’ordinateur ».
« Autre surprise, les 4 caisses enregistreuses avaient été paramétrées pour que les tickets de caisses ne soient pas numérotés, ce qui empêche de vérifier que tous les tickets sont bien rentrés dans la comptabilité », note Capital.fr, ajoutant que les inspecteurs ont découvert trois fichiers intitulés WebTable.exe « qui permettait la suppression des recettes à l’aide d’un outil extérieur ». Les limiers sont immédiatement arrivés à la conclusion qu’il y a bien eu manipulation pour dissimuler les suppressions de ligne dans la comptabilité.
« Suite à ce contrôle, le fisc a donc notifié entre 2014 et 2017 des redressements portant sur la TVA, la CVAE et l’impôt sur les bénéfices, plus des pénalités de 80% pour ‘manœuvres frauduleuses' », indique le média. La Rotonde est alors sommée de rembourser une somme colossale de 2 millions d’euros. D’après les calculs de Bercy, La Rotonde a dissimulé environ 5% du chiffre d’affaires, environ 250.000 à 300.000 euros.
Mais, l’affaire ne s’arrêtera pas. En effet, en raison de sa gravité, Bercy la signale en 2017 au parquet de Paris qui ouvre une enquête pour « fraude fiscale ». En 2019, il y aura une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel.
Furieux, les deux frères Gérard et Serge Tafanel qui gèrent et détiennent 50/50 de l’établissement ne s’avouent pas vaincus. Ils déclarent la guerre à la justice, faisant appel au raid, contestant le redressement, accusant le fisc d’avoir violé la déclaration universelle des droits de l’homme avec les traitements informatiques effectués, accusant les inspecteurs d’avoir illégalement fouillé le sac à main de la femme de Gérard Tafanel et accusant le fisc d’avoir extrapolé le chiffre d’affaires.
En 2019, ils obtiennent gain de cause sur les redressements qui ont été annulés par le tribunal administratif qui a jugé que la reconstitution du chiffre d’affaires était « excessivement sommaire ». De son côté, Bercy ne lâche rien. Il fait appel et obtient le rétablissement de tous les redressements.
D’après Capital.fr, le fisc finira pas renoncer à une partie du redressement sur les impôts, soit 220.125 euros, et à certaines pénalités. La Rotonde demandera à se placer en sauvegarde, ce qui étale le paiement des dettes. Le plan de sauvegarde a été approuvé en 2018 par le tribunal de commerce de Paris.
Pour lire la révélation dans sa version originale, cliquez ici : Capital.fr