Des fêtes tournantes du 17 août antérieures, aux marchés publics en passant par la gestion des crédits de fonctionnement des administrations, les scandales financiers donnent le tournis au Gabon. Sur la seule période de 2006 à 2012, à en croire la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), environ 2760 milliards de francs CFA ont été détournés au Gabon sans que personne ne soit inquiété. Des malversations financières orchestrées par des personnes physiques et morales issues des secteurs public et privé ayant eu cours sur une période de six ans. L’enquête mentionne également la disparition dans les caisses du Trésor public de la somme de 600 milliards de francs CFA « frauduleusement versée aux fournisseurs par l’Etat ». Les surfacturations et des arrangements occultes expliquent selon l’enquête la sortie de ladite manne. Quatre dossiers, dont les identités restent à découvrir, ont été transmis au procureur de la République. Mais certains parmi ces dossiers pourraient déboucher sur l’annulation de la procédure d’enquête au regard du manque d’éléments probants. Si cette enquête revêt un caractère historique, elle ne change en rien la perception de l’opinion publique nationale sur le rôle de cette institution, tout comme elle soulève des interrogations sur le choix de la période d’enquête. En effet, créée il y a 14 ans aujourd’hui, c’est la première fois que la CNLCEI parvient à mener une enquête qui dévoile au grand jour la proportion et la teneur des détournements au Gabon. Seulement voilà, le choix de la période d’enquête, 2006 à 2012, pose problème. S’il faut tenir compte de l’importance des sommes détournées, qu’advient-il alors des fonds publics perdus par le Gabon les années avant et après la période citée ?