Yahya Jammeh, Président de la Gambie, a décrété l’Etat d’urgence ce mardi 17 janvier 2017 Cette décision intervient à deux jours de l’investiture d’Adama Barrow dont la victoire a été confirmée par la commission électorale
A seulement deux jours de l’investiture d’Adama Barrow, proclamé vainqueur des élections présidentielles de décembre 2016, Yahya Jammeh décrète l’Etat d’urgence. L’annonce a été faite par le président lui-même ce mardi dans une allocution retransmise en direct à la télévision étatique gambienne.
S’adressant à ses compatriotes, Yahya Jammeh dira : « sous l’Etat d’urgence, les libertés civiles devraient être pleinement respectées, tandis que tous citoyens et les personnes résidant en Gambie sont interdits de tout acte de désobéissance envers les lois de la Gambie, de toute incitation à la violence et de tout trouble à l’ordre public ».
« Des hauts responsables de l’Etat gambien prennent la fuite »
Dans son discours, Yahya Jammeh tente de rassurer sa population. Il promet que les forces de sécurité veilleront au maintien de la paix absolue, de la loi et de l’ordre. « Les forces de sécurité ont ainsi reçu l’ordre de maintenir la paix absolue, la loi et l’ordre sur toute l’étendue du pays ».
L’Etat d’urgence décrété par Yahya Jammeh intervient en un moment critique où le pays se prépare à célébrer l’investiture d’Adama Barrow, donné vainqueur lors de la présidentielle du 1er décembre 2016. Adama Barrow, en ce moment au Sénégal, ne recule devant rien et se dit prêt à être investi ce 19 Janvier 2017.
Mais déjà, c’est la panique en Gambie. Des hauts responsables politiques fuient le pays au moment où la Gambie se dirige vers le chaos politique. Ce lundi, le site d’information gambien The Point a fait savoir qu’Abdou Kolley, ministre des Finances, a démissionné. Il a été remplacé par Benjamin Roberts. Le site révèle aussi que le Maire de Banjul, Abdoulaye Bah, a fui le pays vers le Sénégal.
« Jammeh se dit prêt à tout »
Dans les médias gambiens, on fait savoir que plusieurs personnes sont en train de quitter le pays en masse. Il convient de rappeler que Yahyah Jammeh, actuel président de la Gambie, avait lui-même reconnu sa défaite, avant de revenir sur sa décision le 9 décembre 2016, soit une semaine après la proclamation des résultats.
Depuis lors, le pays s’enlise dans une situation politique chaotique. Jammeh refuse catégoriquement de reconnaître sa défaite et estime que les élections doivent être organisées une nouvelle fois. Les médiations de la CEDEAO ne changent rien. Le dictateur reste campé sur sa position et se dit prêt à tout.