(Une analyse du journaliste, Cheikh DIENG)
La destruction du mouvement des Gilets Jaunes par les médias ira grandissant. Je ne sais pas qui a eu l’idée d’attaquer Benjamin Griveaux dans son bureau ce samedi 5 janvier, mais il s’est trompé lourdement. Il a en effet largement participé à ternir l’image de ce mouvement très populaire dont les dirigeants sont désormais qualifiés de « dingues » par le gouvernement.
Après l’évacuation de Benjamin Griveaux de son ministère dont la porte a été défoncée par des manifestants munis d’un engin de chantier, Macron et quelques membres de son gouvernement sont immédiatement montés au front pour dénoncer une « attaque » contre la République.
« Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République (ses gardiens, ses représentants, ses symboles). Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue », a twitté Emmanuel Macron.
Ce même samedi, à Paris, une violente scène a été filmée et largement partagée sur les réseaux sociaux. Il s’agit cette fois-ci d’un boxeur rouant de coups un policier non loin l’Assemblée nationale. L’homme a été identifié. Il n’est autre que Christophe Dettinger, ancien boxeur professionnel, champion de France des poids lourds légers en 2007.
Je ne m’attarderai pas sur son profil. Ce n’est pas le but de cet édito. Je voudrais simplement souligner que les fauteurs de trouble qui ont infiltré ce mouvement sont en train de « tuer » un combat dans lequel pourtant s’étaient retrouvé plus de 75% des Français. Il y a un mois, le mouvement était un succès incontestable qui avait d’ailleurs commencé à inspirer d’autres pays du monde, notamment Israël.
Ces fauteurs de trouble, j’avais écrit dans ma dernière analyse, devraient à mon avis être identifiés et bannis du mouvement. Ils sont une très petite minorité qui, aujourd’hui, est en train de mettre le mouvement à genoux. Et ce faisant, ils offrent une belle victoire aux médias de masse qui, ces derniers jours, n’ont pas manqué de qualificatifs pour discréditer les gilets jaunes.
Pour celles et ceux qui lisent la presse quotidiennement, vous avez certainement noté une spectaculaire propagande anti-Gilets Jaunes ce dimanche 6 janvier. En effet, dans leur Une, les médias se sont largement focalisés sur les violences qui ont émaillé l’ACTE 8 de ce samedi. Des articles de fond sur l’avenir du mouvement et une éventuelle sortie de crise, il y en eu très peu, voire presque pas.
Pour avoir une idée de la manière dont les médias sont en train de pervertir le mouvement, je vous propose quelques titres : « Acte 8 des Gilets Jaunes : Emmanuel Macron dénonce une ‘violence extrême’ venue attaquer la République (France Info) ; « Gilets Jaunes » : à Paris, des cortèges émaillés de quelques heurts avec la police (Le Monde) ; « Gilets Jaunes » : un homme roue un gendarme de coups de poing, déclenchant un tollé (LCI)… »
Vous avez dû remarquer que les médias ont saisi une immense opportunité pour sauver un gouvernement qui avait déjà perdu la bataille. En effet, face à ces actes de violence du fait de quelques casseurs et manifestants à deux balles, le mouvement risque carrément de perdre la guerre.
Face à cette situation, la réorganisation du mouvement devient une urgence. Cette violence ne peut plus continuer car elle finira par tuer un combat populaire et noble. Après l’arrestation ce 2 janvier d’Eric Drouet et les incidents de ce samedi 5 janvier, l’avenir du mouvement est plus que sombre.
Une chose est sûre : sans aucune réorganisation, le mouvement disparaîtra dans un futur très proche.