Dominic Raab, ministre britannique en charge de négocier avec l’Union Européenne (UE) sur le Brexit, vient de démissionner, mettant ainsi Theresa May (première ministre britannique) dans une situation très compliquée
Un coup de massue pour Theresa May. Dominic Raab, ministre britannique en charge du Brexit, a démissionné ce 15 novembre. Le ministre a confirmé son départ du gouvernement dans un twitte. « Aujourd’hui, j’ai démissionné de mon poste de ministre du Brexit. En âme et conscience, je ne peux pas soutenir les termes de l’accord signé avec l’UE ».
Le ministre britannique du Brexit a publié sur son compte la lettre qu’il a adressée à la première ministre britannique et dans laquelle il explique les raisons de son départ. En effet, dans sa lettre, Dominic Raab s’oppose fermement à des mesures qu’il qualifie de « menaces à l’intégrité du Royaume-Uni ».
Today, I have resigned as Brexit Secretary. I cannot in good conscience support the terms proposed for our deal with the EU. Here is my letter to the PM explaining my reasons, and my enduring respect for her. pic.twitter.com/tf5CUZnnUz
— Dominic Raab (@DominicRaab) 15 novembre 2018
« Aucune nation démocratique n’a jamais signé un tel accord »
« Pour ma part, je ne peux pas défendre l’accord pour deux raisons. Premièrement, je crois que le régime de régulation proposé pour l’Irlande du Nord présente une réelle menace quant à l’intégrité du Royaume-Unis », écrit l’ex ministre du gouvernement May qui dénonce un véto de l’UE sur le droit de la Grande-Bretagne de quitter l’Europe.
« Deuxièmement, je ne peux pas apporter un soutien à un accord d’arrangement dans lequel l’UE détient son droit de véto sur la capacité du Royaume-Uni de quitter (l’Europe, ndlr). Les termes de l’accord équivalent à un mélange des services de la douane de l’UE et des obligations d’un Marché Commun. Aucune nation démocratique n’a jamais signé (un tel accord) pour être gouverné par un tel régime excessif ».
« Une confiance envers le peuple britannique »
Pour Dominic Raab, c’est désormais une affaire de confiance vis-à-vis du peuple britannique. « Je ne peux pas réconcilier les termes de l’accord proposé avec les promesses que nous avons faites à notre pays dans notre manifeste de la dernière élection. Il s’agit de confiance vis-à-vis du peuple britannique », souligne-t-il.
Dominic Raab pourrait ne pas être la seule autorité du gouvernement de Theresa May à avoir claqué la porte. En effet, d’après la chaîne britannique BBC, le ministre du travail, Esther McVey et Suella Braveman ont également claqué la porte du gouvernement. Une situation qui met à mal l’actuelle première ministre britannique.
« Ce rêve est en train de mourir »
Cette situation intervient quatre mois seulement après la démission de David Davis, ex ministre britannique chargé de négocier avec l’Union Européenne sur le Brexit. Ce dernier avait présenté sa démission en même temps que Boris Johnson, ex ministre britannique des Affaires étrangères.
Dans une lettre adressée à Theresa May, Boris Johnson ne décolérait pas. Parlant du Brexit, il écrivait ceci : « ce rêve est en train de mourir, asphyxié par des doutes incertains. Nous avons reporté des décisions cruciales », déplorait Johnson qui compare la situation actuelle à « un semi-Brexit ».