Marlène Schiappa, une nouvelle fois, sur la sellette dans l’affaire des Fonds Marianne.
En effet, alors que plusieurs médias en France font état de possibles irrégularités dans les dépenses liées à ce fonds qui était censé servir à lutter contre le séparatisme islamiste, la secrétaire d’État vient d’être personnellement accusée par Mediapart de « sucrer 100 000 euros de subvention à SOS Racisme ». D’après le site d’investigation, c’est son ancien directeur de cabinet qui a fait la révélation lors de son passage devant la commission d’enquête du Sénat.
« La nouvelle est tombée en milieu de journée, en pleine audition de son ancien directeur de cabinet devant la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne : Marlène Schiappa ne pourra finalement pas tenir le ‘brief presse’ qu’elle avait prévu le matin même. Au lendemain de la publication d’un rapport accablant sur la gestion de ce programme de financement lancé par ses soins et de la démission du préfet Christian Gravel, qui en avait la charge, l’ex-ministre déléguée chargée de la citoyenneté escomptait se sortir de cette affaire en distillant ses éléments de langage auprès des journalistes », renseigne Mediapart.
Et d’ajouter : « Mais l’audition de Sébastien Jallet, qui a dirigé son cabinet de septembre 2020 à janvier 2022, a anéanti ce plan de communication. Car le haut fonctionnaire, aujourd’hui préfet de l’Orne, a notamment expliqué sous serment que Marlène Schiappa était directement intervenue dans le processus de sélection du fonds Marianne, contrairement à ce qu’elle a toujours indiqué jusqu’à présent. D’après les éléments recueillis par les sénateurs, la ministre serait intervenue après la réunion du comité de sélection pour écarter du projet de financement une association avec laquelle elle était en désaccord politique. Sollicité, son cabinet n’a pas répondu ».
Faisant allusion aux 100 000 euros de subvention, Mediapart fait une révélation de taille. « Sans révéler le nom de cette structure, Sébastien Jallet a confirmé que Marlène Schiappa avait tranché en défaveur du choix du comité de sélection de lui attribuer 100 000 euros. Et ce, a-t-il précisé, ‘en raison d’un historique de relations assez ancien’ avec l’association et d’une ‘mise en cause’ récente de l’action de la ministre par l’un de ses membres dans la presse. « Il y a bien eu une infirmation par la ministre [de la décision du comité de sélection] », a admis l’ancien directeur de cabinet. Selon nos informations, l’association en question n’est autre que SOS Racisme, qui travaillait depuis longtemps avec le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) et avait effectivement déposé un dossier jugé solide », rapporte le média français.