Gros scandale en France : en plein scandale McKinsey, l’Etat débloque 477 millions d’euros pour 5 cabinets de conseil

Lecourrier-du-soir.com ne cessera de le rappeler! En novembre dernier, en pleine enquête sur McKinsey, l’Etat français a attribué 477 millions d’euros de nouveaux contrats à des cabinets de conseil. Une révélation faite par Libération qui mérite une large diffusion

Ce qui scandaleux, c’est que jusqu’à ce jour, les citoyens attendent des réponses que l’Etat semble ne pas vouloir leur fournir. 

Pour tout comprendre, merci de lire l’article dans son intégralité

Excellente lecture 

D’après le média Libération, la Caisse Nationale des Allocations Familiales (Cnaf), branche de la Sécurité Sociale (qui elle dépend de l’Etat), a attribué en novembre dernier 477 millions d’euros de nouveaux contrats à des cabinets de conseil. Une révélation de taille qui risque de provoquer une vive polémique en France 

Les cabinets de conseil à nouveau sur la sellette. Alors que le dossier McKinsey qui embarrasse le gouvernement n’est pas encore clôturé, voilà qu’une nouvelle révélation faite par Libération risque, une nouvelle fois, de plonger l’Exécutif dans une tourmente politique sans précédent, en pleine crise sanitaire.

En effet, d’après les révélations faites par ce média, une branche de la Sécurité Sociale, en l’occurence la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) a dépensé un pognon de dingue dans des contrats attribués aux cabinets de conseil. La somme révélée par Libération est astronomique : 477 millions d’euros, presque un demi-milliard.

« Dotée de son statut d’établissement public sous la tutelle de l’Etat, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), la branche famille de la Sécu, est autonome et libre de passer les appels d’offres comme bon lui semble. L’accord-cadre en cours de négociation ne s’appliquant pas de surcroît aux prestations informatiques, c’est open bar ou presque », renseigne la source.

Et de poursuivre : « la Cnaf a ainsi discrètement – seule Radio France a brièvement mentionné l’information – attribué en novembre près d’un demi-milliard d’euros de contrats, 477 millions d’euros exactement, censés lui permettre de maintenir à niveau ses systèmes informatiques et de développer la gestion numérique de ses dossiers ».

Libération fournit plus de détails en dévoilant le nom des cabinets de conseil retenus pour ce marché. « Un marché principal, portant le numéro 22-135769 et d’un montant de 387 millions d’euros, a été tranché le 3 novembre. Cinq sociétés se sont partagé six lots : Capgemini (158,3 millions d’euros) en tête, suivi de Sopra (83,3 millions), Inetum (108 millions), Accenture (12,5 millions) et Atos (25 millions) », révèle le média français.

Et ce n’est pas tout. Le média français poursuit : « à ce faramineux marché se sont ajoutés à la même période 90 millions d’euros rémunérant divers contrats, notamment pour revoir la gestion de la relation de la Cnaf avec les usagers : Capgemini et Sopra ont – là encore – été gratifiés de contrats de maintenance informatique et de conception logicielle pour 20 millions d’euros. D’autres prestations, moins chères, ont été attribuées à une poignée d’autres boîtes. La fourniture de centres d’appels a été achetée pour 47,5 millions d’euros à Worldline, une multinationale ancienne filiale d’Atos, présidée par Gilles Grapinet, un ex-conseiller de Jean-Pierre Raffarin à Matignon et de Thierry Breton à Bercy ».

Il convient de souligner que ce n’est pas la première fois que le recours aux cabinets de conseil par les pouvoirs suscite polémique en France, tant par leur fréquence que par les colossales sommes qui leur sont versées. D’ailleurs, en novembre dernier, il a été révélé qu’en l’espace de 4 ans, les sommes versées aux cabinets de conseil par l’Etat français sont passées de 379 millions d’euros à plus de 893 millions d’euros. Il s’agit plus précisément de la période allant de 2018 à 2021. C’est du moins ce qu’avait révélé un rapport rendu public le 16 mars 2022.

En effet, dans ce rapport consulté par Lecourrier-du-soir.com, le Sénat français dénonçait des dépenses de conseil qui ont doublé en 4 ans, passant de 379 millions d’euros à plus de 893 millions d’euros dans la période allant de 2018 à 2021. Les révélations faites par le Sénat étaient explosives.

Ainsi, dans le rapport consulté par notre média, on y apprend : « les consultants interviennent sur des pans entiers des politiques publiques. L’Etat et ses opérateurs ont dépensé au moins un milliard d’euros en cabinets de conseil en 2021 : 894 millions pour les ministères et au moins 172 millions pour les opérateurs ».

Et le rapport poursuit : « idem pour les dépenses de conseil les plus stratégiques des ministères : le conseil en stratégie et organisation a été multiplié par 3,7 depuis 2018; le conseil en stratégie des systèmes d’information a été multiplié par 5,8 depuis 2018 ». Les 5 ministères qui concentrent les dépenses les plus stratégiques sont : Intérieur, Bercy, Armées, Transition écologique et ministères sociaux.

Dans son rapport largement repris dans la presse, le Sénat détaille la somme encaissée par un cabinet de conseil pour une journée de consultation. Elle s’élève à 1 500 euros. Et dans certains, cette facture peut être plus onéreuse. Par exemple, une journée de consultée est facturée à hauteur de 3 069 euros chez Roland Berger sur la dématérialisation des permis de conduire. Chez le géant McKinsey, une journée de travail sur l’avenir du métier d’enseignant a été facturée à hauteur de 3 312 euros.

Le rapport du Sénat est également revenu sur les cabinets les plus sollicités durant la pandémie à Coronavirus. L’Américain McKinsey arrive en tête. Il a mobilisé, à lui-seul, 4 551 journées de travail pendant la crise, suivi du cabinet Citwell qui en a mobilisé 4 522. Accenture occupe la 3ème place pour avoir été mobilisé 2 055 fois.

Après avoir dressé le bilan des lourdes dépenses accordées aux cabinets, la Commission d’enquête livre quelques recommandations. Ainsi, elle exige la publication chaque année en donnée ouverte de la liste des prestations de conseil de l’Etat et de ses opérateurs et la traçabilité des prestations de conseil, c’est-à-dire interdire aux cabinets d’utiliser le logo de l’administration pour rédiger leur livrable.