Manuel Valls n’apprécie pas le rapprochement entre son parti, Ciudadanos et Vox, le parti d’extrême-droite espagnole. L’ex premier ministre français pourrait bien finir par claquer la porte et faire cavalier seul
Manuel Valls finira-t-il par rompre son alliance avec le parti libéral, Ciudadanos ? En effet, depuis son arrivée en Espagne, pays auquel il consacre désormais le reste de sa carrière politique, les relations ne sont plus au beau fixe entre l’ex premier ministre français et Ciudadanos, le parti qui lui a ouvert ses bras.
Les liens de Ciudadanos avec Vox (l’extrême-droite espagnole) posent un sérieux problème à Manuel Valls qui, depuis un bon moment, n’a pas caché sa déception. Ce 9 juin, après avoir à nouveau appris dans la presse espagnole que des réunions ont été tenues entre Ciudadanos et Vox, Valls n’a pas hésité à faire part de sa préoccupation.
Dans un twitte posté ce dimanche, il s’interroge : « des pactes annoncés entre le PP (parti populaire) et Vox dans plusieurs villes…, des réunions de leaders de partis constitutionnalistes avec Vox…Normalité démocratique ou normalisation d’un parti d’extrême-droite ? Ce n’est pas la même chose…et je ne peux, encore une fois, cacher ma grosse préoccupation ».
Pactos anunciados entre el PP y Vox en muchas ciudades…reuniones de líderes de partidos constitucionalistas con Vox …¿normalidad democrática ?..o..¿normalización de un partido de extrema derecha ? …no es lo mismo.. y no puedo esconder otra vez mi gran preocupación. https://t.co/TX8p2SKg61
— Manuel Valls (@manuelvalls) 9 juin 2019
« Chacun doit assumer ses responsabilités »
Dans un autre twitte, il appelle les autorités politiques à la responsabilité. « L’avenir de l’Espagne, de nos régions et de nos villes ne peut pas dépendre des séparatistes ou de l’extrême-droite… Madrid, Navarre, Barcelone. Chacun doit assumer ses responsabilités et être cohérent », souligne-t-il.
El futuro de España, de nuestras comunidades o de nuestras ciudades no puede depender de los separatistas o de la extrema derecha..Madrid, Navarra, Barcelona.. cada uno tiene que asumir sus responsabilidades y ser coherente. https://t.co/zB1RBC0yys
— Manuel Valls (@manuelvalls) 9 juin 2019
Les mises en garde de Manuel Valls ont été faites après l’annonce, dans la presse, d’une rencontre qui a réuni Ignacio Aguado et Rocio Monasterio, respectivement représentants de Ciudadanos et de Vox. Les deux se sont rencontrés pour la première fois ce dimanche pour aborder la question du Bureau de l’Assemblée de Madrid.
« Une coalition de droite qui dérange profondément Valls »
Dans la presse espagnole, on avance l’idée que Ciudadanos et PP veulent une coalition de droite afin de prendre le contrôle de la Mairie de Madrid. Sauf que pour y arriver, il leur faut impérativement le soutien de l’extrême-droite espagnole qui n’a cessé de gagner du terrain ces dernières années.
Une coalition de droite qui risque de mettre en danger Manuel Valls, connu pour son opposition farouche à toute mouvance populiste. Rappelons que l’ex maire d’Evry avait déjà menacé, en fin mai, de rompre toute alliance avec Ciudadanos si le cordon sanitaire contre Vox n’était pas respecté.
« Toute alliance avec Vox est une rupture totale avec Ciudadanos »
« Toute alliance avec Vox est pour moi une rupture totale et définitive avec le parti », avait-il réagi le soir du 26 mai en apprenant que sa formation et l’extrême-droite espagnole avaient entamé des négociations afin de déloger Manuela Carmena, actuelle maire de la capitale espagnole, de sa municipalité.
Ciudadanos avait immédiatement répondu à Valls, lui rappelant que le parti était déjà en discussion avec l’extrême-droite espagnole pour former un gouvernement de droite en Andalousie et que cela n’avait pas empêché l’homme politique français de battre campagne pour Ciudadanos. Le parti libéral avait fait baisser la tension en promettant qu’il n’y aura aucune alliance avec l’extrême-droite. Mais, cette promesse n’ayant pas été tenue, Valls pourrait bien claquer la porte.