Entre 2019 et 2021, l’Etat espagnol a versé 30 millions d’euros au Maroc afin d’aider ce pays à équiper sa police pour mieux lutter contre l’immigration illégale. Pourtant, ce 18 mai, protestant contre la décision du gouvernement espagnol de laisser entrer sur son sol le leader séparatiste du Sahara Occidental Brahim Ghali (hospitalisé en Espagne des suites du Covid-19), le Maroc a volontairement laisser entrer sur le sol espagnol plus de 6 000 migrants
Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne ne sont plus au beau fixe. Depuis bientôt une semaine, ces deux partenaires se regardent en chien de faïence. Le Maroc, qui reproche à Madrid d’avoir autorisé l’entrée sur son territoire de Brahim Ghali, figure de l’indépendantisme au Sahara Occidental, déclare une guerre sans merci à l’Espagne en laissant entrer sur le sol espagnol des milliers de migrants.
Depuis une semaine donc, les deux partenaires ne s’entendent plus et tout laisse à croire qu’il faudrait beaucoup de temps et peut-être une médiation de l’UE ou de la France pour qu’on puisse assister à un retour à la normale d’une situation devenue trop gênante pour Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol.
Cependant, au milieu de cette crise diplomatique sans précédent, se cache une réalité qui passe inaperçue. En effet, le Rabat peut certes se plaindre de voir son plus grand ennemi hospitalisé sur le sol espagnol mais il ne niera pas non plus que ces dernières années, l’Espagne a injecté des fonds colossaux dans la lutte contre l’immigration de masse dans ce pays.
C’est en tout cas ce que révèlent plusieurs médias espagnols dont InfoLibre.es. En effet, d’après cette source, le gouvernement espagnol a accordé au Maroc 30 millions d’euros entre 2019 et 2021. D’après la même source, cet argent devait servir à équiper la police marocaine afin qu’elle puisse mieux faire face aux migrants clandestins. Pourtant, dans les faits, ce gigantesque financement n’aura servi à rien puisqu’il y a deux semaines, le Maroc a volontairement laissé entrer des milliers de migrants en Espagne.
Il convient de rappeler que la question du Sahara Occidental est extrêmement cruciale pour le Maroc car il y va de sa survie en tant que nation tout comme l’est la question catalane qui divise profondément la société espagnole. En tout cas, le Maroc semble n’avoir pas encore dit son dernier mot et l’Espagne doit s’attendre à une escalade de la guerre diplomatique dans les jours, voire les mois qui viennent.
