Une délégation américaine est attendue à Bamako la semaine prochaine pour aborder la question de la présence de soldats russes de Wagner avec la junte militaire malienne
Après l’Ukraine, les Etats-Unis ouvrent un nouveau front contre la Russie en Afrique, et plus précisément au Mali. En tout cas, au moment où les tensions entre Moscou et Washington se durcissent, l’administration Biden est consciente qu’il ne faut surtout pas rater l’occasion de briser toute alliance entre la Russie et les Etats africains. Et mettre en danger sa présence en Afrique devient une priorité.
C’est dans ce contexte que Lecourrier-du-soir.com a appris ce 16 mars du site d’investigation Africa Intelligence que les Etats-Unis vont dépêcher une délégation à Bamako, capitale du Mali, dès la semaine prochaine pour rencontrer les autorités maliennes. La délégation, renseigne la source, sera dirigée par Michele J. Sison, secrétaire d’Etat en charge des affaires internationales.
Il convient de souligner que cette délégation aura surtout pour mission de briser toute alliance entre la junte malienne et les soldats russes de la société russe Wagner, présents dans ce pays depuis quelques mois à la suite d’un contrat signé entre Bamako et la société russe en question.
Un contrat qui a suscité une vive réaction en Occident très récemment et qui avait poussé les autorités françaises à annoncer le retrait de leurs soldats de ce pays. D’ailleurs, en décembre 2021, 16 pays occidentaux avaient appelé le gouvernement malien à revoir sa décision de collaborer avec les mercenaires russes dans une tribune.
“Nous, partenaires internationaux résolus à soutenir le Mali et son peuple dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables et à lutter contre le terrorisme, condamnons fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien. Ce déploiement ne peut qu’accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale, mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali, menacer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et entraver les efforts de la communauté internationale pour assurer la protection des civils et apporter un soutien aux forces armées maliennes », pouvait-on lire.
Et d’ajouter : « nous regrettons profondément la décision des autorités de transition maliennes d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien. Nous avons connaissance de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali et appelons la Russie à adopter un comportement responsable et constructif dans la région. »