Après avoir ramassé 3,1 milliards d’euros en 2021 en Russie, la multinationale française, Auchan, refuse de quitter ce pays comme le voudrait le président ukrainien
Auchan refuse catégoriquement d’abandonner la Russie, pays boycotté par l’Occident à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Ainsi, contrairement aux entreprises américaines qui ont largement plié bagage, l’enseigne française refuse de s’en aller et évoque des raisons économiques.
En effet, dans une interview accordée au JDD et lue par Lecourrier-du-soir.com, le PDG d’Auchan, Yves Claude, s’explique. « Nous sommes certains, en restant, d’aider nos collaborateurs et les populations civiles. La raison d’être de notre enseigne, c’est d’être utile où que nous soyons. Nous fabriquons dans nos magasins du pain frais tous les jours pour les Ukrainiens et pour les Russes, ce qui est vital en ce moment », dit-il.
Et d’ajouter : « en Russie, où l’enseigne est présente depuis une vingtaine d’années, nous occupons près de 30 000 collaborateurs. Nous agissons en discounter et nous pensons contribuer en période de forte inflation à protéger le pouvoir d’achat des habitants. Si Auchan part, nous privons d’emploi 30 000 personnes qui sont salariées et actionnaires pour 40 % d’entre elles. Et nos clients nous demandent instamment de rester ».
L’enseigne française a décidé de ne répondre à l’appel du président ukrainien, Zelekensi, qui demande aux entreprises occidentales de quitter la Russie afin de ne pas financer la machine de guerre de Poutine. Et sur ce coup-là, Auchan a bien raison de ne pas céder à la pression.
En effet, il faut surtout préciser qu’en Russie, la multinationale française y ramasse un pognon de dingue. Dans ce pays, elle compte 231 magasins, 30 000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires estimé à 3,1 milliards d’euros rien que pour l’année 2021. Si, dans son interview de mars 2022, le PDG d’Auchan sous-estime l’importance de la Russie pour l’entreprise, ce n’est pourtant pas le cas en février 2022 où il faisait clairement savoir que les résultats d’Auchan sont bien meilleurs en Russie qu’en France.
Et Auchan entend renforcer sa présence, comme le révèle le média Russia Beyond The Headlines qui, en 2021, nous apprenait que l’enseigne française planifiait d’investir 227,5 millions d’euros sur le marché russe pour le développement de ses services numériques à l’horizon 2024.
Compte tenu du marché très juteux qu’est la Russie pour Auchan, il est donc clair que le distributeur français ne va partir de sitôt. En tout cas, sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens français l’encouragent à poursuivre ses activités dans un pays frappé de plein fouet par une vague de sanctions internationales.
Les entreprises françaises devraient abandonner leurs actifs en #Russie car le Pdt ukrainien le demande ?! Soutien à #Renault #LeroyMerlin #Auchan etc. Les Français n’ont à subir les conséquences ni de cette guerre ni de la couardise de leurs dirigeants qui se couchent encore.
— Jean-Frédéric Poisson (@jfpoisson78) March 24, 2022
– Zelensky exige que les entreprises françaises quittent la Russie
– Zelensky exige qu’on boycotte Auchan
– Zelensky exige qu’on lui envoie des armes
– Zelensky exige que l’OTAN attaque la Russie (= 3è GM)
➡️ Ce monsieur joue un drôle de jeu et nous fatigue sérieusement !— Florian Philippot (@f_philippot) March 27, 2022
Aucun citoyen français, aucune entreprise française n’a à se soumettre aux ordres d’un chef d’État étranger.
Apres le lâchage de nos entreprises quand les États-unis exigeaient leur retrait d’Iran; le gouvernement devrait, enfin, protéger les champions français. #Auchan https://t.co/4SWdYT3TOj— Alexis Villepelet (@AlexVilp) March 27, 2022