A moins de deux ans d’une élection présidentielle cruciale pour Emmanuel Macron mais aussi pour le système qui ne veut surtout pas voir s’installer au pouvoir un candidat populiste, la cote de popularité du président français, étrangement et contre toute attente, connaît une légère hausse, nous dit-on.
C’est en tout cas les résultats du sondage de l’Institut IFOP qui nous a appris dimanche que le plus jeune président de la Vème République totalise 38% d’opinions favorables contre 23% pour François Hollande, ex président socialiste. Nicolas Sarkozy n’a, quant à lui, totalisé que 32% d’opinions favorables.
En d’autres termes, à la même époque de leur mandat, Emmanuel Macron a réussi à faire mieux que ses prédécesseurs qui n’ont brigué qu’un mandat à la tête du pouvoir. En effet, Sarkozy, élu en 2007, a été éliminé en 2012 et François Hollande qui lui a succédé à l’Elysée ne s’est même présenté à un second mandat.
Il y a pourtant une évidence : Nicolas Sarkozy et François Hollande, aussi impopulaires fussent-ils, avaient une base politique. Le premier était de droite et ne s’en cache pas et le second est un socialiste convaincu que seul le modèle social peut remettre la France sur les rails.
Est-il logique que ces deux prédécesseurs de Macron qui jouissent pourtant d’une expérience politique plus solide que celle de l’actuel président français puissent véritablement devenir moins populaires que l’actuel président de la France qui a à son actif la crise des Gilets Jaunes, la réforme très impopulaire des retraites et la mauvaise gestion de la crise sanitaire ? Il y a vraiment quelque chose qui cloche dans ce sondage.
En plus, la réalité dit tout le contraire. En effet, IFOP nous annonce une hausse de la cote de popularité de Macron à 19 mois de la présidentielle de 2022. Mais, comme par hasard, pendant ce temps, le parti LREM se déchire et des ténors n’hésitent plus à rendre le tablier. Le dernier en date est Pierre Person, numéro 2 du parti, qui, en démissionnant ce 21 septembre, a clairement fait savoir que le parti présidentiel n’est pas « en mesure d’affronter la nouvelle étape du quinquennat ».
Sa réaction dans une interview accordée au journal Le Monde est hallucinante. « (…) Au parti, rien n’a changé. Est-il (Macron, ndlr) en mesure d’affronter cette nouvelle étape du quinquennat? Pas en l’état actuel. Il ne permet ni de faire vivre nos différentes sensibilités, ni de mener le rassemblement, ni de produire des idées neuves. Cela doit le redevenir », a-t-il déploré, dénonçant une « organisation trop repliée sur elle-même ».
Et Pierre Person n’est pas le seul. En effet, ces derniers mois, une véritable fronde a secoué le parti présidentiel où beaucoup de députés ont fini par claquer la porte pour rejoindre Agir ou le Modem. Si à cela s’ajoutent la défaite de la LREM aux élections municipales de mars dernier et celle infligée au parti ces dernières heures lors des élections législatives partielles où LREM a été éliminé partout dès le 1er tour, l’équation devient extrêmement complexe à résoudre pour Macron.
En conséquence, dans des circonstances pareilles, tout sondage annonçant la hausse de la popularité de Macron chez les Français semble relever d’une véritable manipulation politico-médiatique dont l’objectif final est d’imposer un candidat toujours impopulaire à la tête d’une France en pleine crise.
La réalité actuelle nous dit qu’Emmanuel Macron est un président de plus en plus isolé et fragilisé par une série de crises sociales qui ont fini pour lui faire perdre le peu de crédibilité qui lui restait encore. Le mouvement des Gilets Jaunes, la réforme des retraites, la crise sanitaire dont la gestion a été très largement décriée… ont été autant de crises sociales qui ont fini par porter le dernier coup de grâce à son mandat.
Le système est désespéré et peine à trouver un successeur à Macron. Donc, face à une telle situation, il utilise les instituts de sondage qui sont sous son contrôle pour préparer psychologiquement les Français à l’accepter comme vainqueur de la prochaine élection présidentielle qu’il peut bien gagner d’ailleurs étant donné qu’il n’a aucun opposant en face. Ni à gauche ni à droite.
Mais, la réalité actuelle est que Macron (un président sans base politique car n’étant ni de gauche ni de droite) ne peut absolument pas jouir d’une telle embellie au moment où le mécontentement des Français à son égard semble avoir atteint son paroxysme sur toute l’étendue du territoire.
La question à se poser est désormais celle de savoir qui a financé ce sondage IFOP et quels sont les liens qui existent entre cet institut de sondage et le système car les résultats présentés aux Français ce dimanche 20 septembre sont très loin de correspondre à la réalité actuelle.
Pour l’heure, il y a une seule et unique certitude : ni l »image de Macron ni sa politique intérieure ne se sont améliorées ces derniers mois.