Jean-Christophe Cambadélis a été l’invité de RTL Matin ce mercredi 27 septembre 2017. L’ex premier secrétaire général du Parti Socialiste a répondu à de nombreuses questions sur l’actualité politique, notamment sur le PS. Jean-Christophe Cambadélis est aussi revenu sur son livre « Chronique d’une débâcle » qui a défrayé la chronique ces dernières heures
A la question de la journaliste de savoir s’il a retrouvé sa liberté de parole, il répond : « tout à fait. Je pars du premier secrétariat samedi. Je voulais que ce livre soit publié à ce moment-là pour deux raisons : d’abord, parce que je pense que le bilan de François Hollande vaut mieux que le récit qui est quand même chaotique. Et ensuite, parce que je crois (c’est un conseil que je donne aux socialistes) qu’ils ne peuvent se refonder qu’à partir du moment où ils auront surmonté ce moment que nous avons connu avec cette débâcle électorale ».
« C’est cette dichotomie qui a conduit à ce crash »
A la question de savoir comment il a vécu cette position apôtre du Hollandisme, il rétorque : « d’abord, il faut être convaincu de ce que l’on fait ». A cette phrase, la journaliste l’interrompt et lance : « vous y avez toujours cru ». Une remarque que Jean-Christophe Cambadélis n’a visiblement pas partagée.
« Non, pas toujours. Mais, j’y ai cru à des moments donnés. Je l’explique dans ce livre. Je pense que ce quinquennat a manqué de sens. Mais, les décisions prises sujets par sujets n’étaient pas fausses. Et donc, c’est cette dichotomie qui a conduit à ce crash », ajoute-t-il. Dans l’interview, Cambadélis est revenu sur certains passages de son livre dans lesquels il a fustigé la gestion du pouvoir par François Hollande.
« Au fond, la fronde s’est installée dans le code génétique ce quinquennat »
« Il (Hollande) a parfaitement compris l’essence de la Vème République, mais il y a deux problèmes qui sont posés d’emblée. D’abord, il devient candidat des socialistes après le crash de Dominique Strauss-Kahn et il n’a pas le temps de se préparer. C’est le premier sujet. Et le deuxième est qu’il arrive en responsabilité dans un accord stratégique avec Montebourg qui est sa négation. Au fond, la fronde s’est installée dans le code génétique ce quinquennat », dit-il.
Parlant de François Hollande, il dira : « il a réussi sa vie d’homme politique parce que pour beaucoup d’hommes politiques, le graal c’est la présidentielle. Mais, cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas capable d’aborder les problèmes tels qu’ils se posaient. Mais, (…) il était dans la succession de François Mitterrand. Vous imaginez ce que cela veut dire comme mythologie pour un socialiste moyen et en plus pour François Hollande ».
« Macron savait qu’il était instrumentalisé »
Sur RTL, Jean-Christophe Cambadélis est aussi revenu sur l’arrivée de Macron au sein du gouvernement Hollande. Une arrivée qui n’a pas manqué de faire grincer des dents. « (…) Je pense que François Hollande avait perçu la volonté de son ministre de l’Economie. Mais, il a cherché à l’instrumentaliser c’est-à-dire il pensait que ce jeune homme qui plaisait aux médias pouvait être un complément dans une élection présidentielle alors qu’en ce moment-là, Juppé s’avançait ».
Et d’ajouter : « la méthode de Hollande est de laisser tout ouvert, il laissait prospérer son ministre de l’Economie et créait à partir de là un rapport de force qui lui permettait d’affronter le moment venu Juppé, en le ringardisant. Mais, le problème, c’est que Macron avait autre chose en tête et qu’il savait qu’il était instrumentalisé. C’est là la force psychologique de Macron ».
« Il divise l’ensemble de la gauche, il ne l’unit pas »
Sur le plateau de RTL, l’ancien secrétaire-général du PS a taclé le socialisme. « Le problème des socialistes est qu’ils ont dégénéré de la bonne gouvernance nécessaire au culte du gouvernement. Cette dégénération fait qu’on n’a plus de sens. Qu’est-ce que proposent comme société les socialistes ? Quel type de société ? Quelle perspective ? Donc, c’est là qu’il faut reconstruire », lâche-t-il.
L’ombre de Mélenchon a aussi plané dans cette interview. Parlant du chef de file de la France Insoumise, Cambadélis dira : « (…) Il a une pensée populiste, populiste de gauche, latino-américaine qui pense que le peuple ne se réalise qu’en s’incarnant dans un seul homme et donc qu’il est la voix du peuple, il est l’orateur du peuple et le peuple s’identifie à lui et lui s’identifie au peuple (…). A partir de là, il divise l’ensemble de la gauche, il ne l’unit pas ».
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