Un projet de loi visant à pénaliser toute personne qualifiant la Pologne de complice au régime nazi dans ses crimes contre les Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale est en passe d’être approuvé par le sénat. Le projet de loi suscite l’indignation des autorités politiques israéliennes
Crise diplomatique entre la Pologne et Israël. Le gouvernement israélien a durement réagi au projet de loi du gouvernement polonais qui a été approuvé par le sénat et qui prévoit une peine de prison à toute personne accusant le pays d’avoir pris part aux crimes nazi commis durant la Seconde Guerre Mondiale.
D’après Krakow Post, média polonais, le projet de loi prévoit trois ans d’emprisonnement. Il devrait cependant être approuvé par le Sénat avant une signature du président polonais Andrzej Duda. Pour la Pologne, il est hors de question que le pays se fasse insulter. C’est du moins l’avis Patryk Jaki, numéro 2 du ministère de la Justice.
« Nous devons envoyer un message clair que nous n’accepterons pas que la Pologne soit insultée », a déclaré Patryk. Dans le projet de loi, la Pologne impute la responsabilité de ces crimes nazis aux nationalistes Ukrainiens. « (…) les crimes commis par les nationalistes ukrainiens et les membres des unités ukrainiennes qui collaboraient avec le Troisième Reich constituent des actes commis par des Ukrainiens entre 1925 et 1950 », explique l’article 2 du projet de loi.
« Israël s’oppose catégoriquement à la décision du Sénat polonais »
Dans le projet de loi, la Pologne souligne la nécessité de « protéger la réputation de la République de Pologne ou la nation polonaise ». Aussitôt annoncée, le projet de loi suscite déjà l’indignation dans la classe politique israélienne. Le premier ministre, Benjamin Netanyahou, n’a pas manqué de réagir. « Rien ne changera les faits », a-t-il commenté.
Dans un twitte posté ce 1er février, le ministère israélien des Affaires étrangères parle d’une décision « grave » qui « défie la vérité historique ». « Israël s’oppose catégoriquement à la décision du Sénat polonais. Israël considère qu’il est très grave de tenter de ‘défier la vérité historique’. Aucune loi ne changera les faits », écrit le ministère.
« Camps de la mort polonais »
D’autres estiment que Benjamin Netanyahou devrait rappeler son ambassadeur en Pologne. « Le projet de loi passé par le gouvernement polonais est sévère et constitue une fuite de ses responsabilités et un refus de la Pologne d’avoir pris part à l’Holocauste contre les Juifs », a déclaré Israel Katz, ministre israélien des renseignements et du transport.
Les relations entre Israël et la Pologne risquent de se détériorer alors que ces deux pays entretenaient jusqu’ici de très bonne relation. Rappelons qu’en novembre 2016, les gouvernements des deux pays avaient publié un communiqué dans lequel ils disaient s’opposer fermement à l’usage de l’expression « camps de la mort polonais » pour se référer aux camps de concentration installés par les Allemands en Pologne pendant le Seconde Guerre Mondiale.
Pour lire le projet de loi, cliquez ici : Times of Israel