Macron a rendu hommage à Alain Bertoncello et à Cédric de Pierrepont. Les deux soldats français ont été tués au Burkina Faso alors qu’ils tentaient de libérer des touristes français en zone de danger. La mort des deux militaires survenue dans la nuit du 9 au 10 mai avait suscité une vague d’indignations en France où nombreux ont dénoncé le comportement irresponsable de ces deux touristes.
Ce constat a été celui de Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense qui réagissait en ces termes : « la zone où étaient nos compatriotes était considérée depuis pas mal de temps comme une zone rouge, c’est-à-dire une zone où il ne faut pas aller ». Immédiatement après l’annonce de la mort des deux soldats, les Français-e-s ont fait part de leur indignation allant jusqu’ à demander à Emmanuel Macron qu’ils ne les reçoivent pas à leur retour à Paris.
Pourtant, ils ont bien été accueillis par le président de la République ce 11 mai. Sans doute, Emmanuel Macron, sentant venir les Européennes, a-t-il tenté de tirer profit de cette situation. En allant chercher les deux otages français, il a carrément tenté une opération de com avec l’unique objectif d’incarner l’autorité face à une extrême-droite en pleine forme et qui a fait de la défense des symboles de la nation (dont l’armée) son cheval de bataille.
Emmanuel Macron n’a surtout pas voulu perdre cette bataille d’une importance capitale. Car, sans réagir face à un drame qui touche l’armée, il aurait été accusé de « trahison » par la droite et l’extrême-droite. Refuser d’accueillir les deux otages français lui aurait également été fatal.
Face à la pression, il n’a donc pas cédé. Mais, l’opération com, savamment orchestrée pour tirer profit d’une tragédie survenue à quelques semaines des Européennes, a été un échec. D’ailleurs, vous avez sans doute remarqué qu’après avoir accueilli les otages, le président français a laissé son ministre de la Défense s’expliquer devant la presse. Quelle erreur !
Ce mardi, lors de la cérémonie d’hommage aux deux braves soldats, Macron, dont l’attitude dans cette affaire a été largement décriée, a fait preuve fermeté. « Ceux qui attaquent des Français doivent savoir qu’ils trouveront toujours face à eux notre armée. Des Français étaient menacés, il fallait les secourir », a-t-il déclaré. Pour calmer les ardeurs, il ajoute : « la mission a été un succès ».
Je tiens à rappeler que l’échec de cette opération de communication est d’autant plus cuisant que le président français n’a même pas voulu inviter les deux otages libérés à la Cérémonie Militaire aux Invalides. L’absence des deux otages est la preuve que l’Exécutif se trouve dans une situation plus que difficile.
Accueillir les otages et laisser la communication à son ministre de la Défense, puis deux jours plus tard, organiser une Cérémonie Militaire en hommage aux deux soldats tout en ignorant les otages met Macron à nu face à une extrême-droite qui a exploité cette affaire du début jusqu’à la fin. Macron a finalement perdu la bataille.