Dans sa guerre contre l’immigration clandestine, le gouvernement socialiste espagnol, dirigé par Pedro Sanchez, ne lâche rien et le Sénégal est clairement sa première cible en Afrique de l’Ouest. C’est du moins ce que nous ont appris, ce 31 janvier, nos confrères du média espagnol El Pais.
En effet, il y a une semaine, l’ambassade d’Espagne au Sénégal annonçait la mise en place d’un visa de transit pour les Sénégalais. La mesure devait entrer en vigueur ce 19 février. Mais, déjà, le gouvernement espagnol, débordé par l’afflux de demandeurs d’asile bloqués à l’aéroport de Madrid, tente d’anticiper.
Et pour éviter le pire, il s’appuie sur un allié de taille : le Maroc. Ainsi, comme l’ont révélé les journalistes d’El Pais, le gouvernement espagnol a formellement demandé au royaume chérifien de ne laisser aucun Sénégalais embarquer sans visa dans des vols qui doivent faire escale en Espagne.
D’après les informations obtenues par El Pais, le ministère espagnol des Affaires étrangères du royaume d’Espagne juge que ces escales sont « frauduleuses » car l »intention des voyageurs sénégalais est clairement de se maintenir sur le territoire espagnol pour y demander l’asile plus tard.
Entretemps, les choses semblent aller très vite. Car, si l’on en croit le média espagnol, l’ambassade d’Espagne au Maroc a émis un document diplomatique au ministère des Affaires étrangères du Maroc exigeant de celui-ci qu’il « prenne toutes les mesures nécessaires afin d’empêcher totalement l’embarcation (dans des vols commerciaux à destination d’autres pays non membres de Schengen) de détenteurs de passeports sénégalais dans lequel le visa Schengen n’est pas mentionné ». Les seuls ressortissants sénégalais épargnés sont ceux détenant un passeport diplomatique ou un visa dans lequel figure la mention « visa Schengen ».
Toutefois, la décision ne fait pas l’unanimité, comme nous l’explique El Pais. A en croire cette source, la CEAR (Commission Espagnole d’Aide aux Réfugiés) s’y oppose déjà, estimant qu’en procédant de la sorte, l’Espagne prive ces ressortissants sénégalais de leur droit de formuler une demande d’asile.