En visite en Grande-Bretagne où il a été reçu en grande pompe par Theresa May, actuelle première ministre britannique, Donald Trump s’en est sévèrement pris à la politique migratoire des pays européens. Il estime que l’immigration est « très mauvaise » pour le vieux continent
Mais, de quoi se mêle Donald Trump ? En visite officielle en Grande-Bretagne ce vendredi 13 juillet où il a rencontré la première ministre Theresa May, Donald Trump, 45ème président des Etats-Unis qui vient de susciter une véritable crise au sein de l’OTAN, s’érige désormais en donneur de leçon. Ce vendredi, lors d’une conférence de presse, il a fustigé l’immigration en Europe.
Pour le 45ème président des Etats-Unis, l’immigration est en train changer la « culture de l’Europe ». « Je crois que l’immigration a été très mauvaise pour l’Europe. L’Europe est un endroit que je connais très bien et je pense que ce qui s’est passé est très dur. C’est une situation très difficile ».
« Nous avons de très mauvaises lois en matière d’immigration »
Et d’ajouter : « (…) Je pense qu’elle (l’immigration) est en train de changer la culture. Je pense que c’est une chose très négative pour l’Europe. (…) Je sais que ce n’est pas politiquement correct de dire cela, mais je le dirai et je le dirai à haute voix. (…) Je ne pense pas que ce soit bon pour l’Europe ni pour nos pays. Nous avons de très mauvaises lois en matière d’immigration. Nous avons des lois qui sont tellement mauvaises que je ne les appelle pas lois ».
Réponse du berger à la bergère. Une fois terminé le discours de Trump, Theresa May, première ministre britannique, prend le contrepied du président américain, humiliant ce dernier. Contrairement à Trump, la première ministre a, pour sa part, loué l’histoire de son pays qui accueille des migrants depuis plusieurs années.
« L’immigration a été une bonne chose pour la Grande-Bretagne »
« La Grande-Bretagne est fière de son histoire d’accueillir des personnes qui fuient les persécutions pour se réfugier dans notre pays. Nous sommes fiers de notre histoire d’accueillir des personnes qui arrivent dans notre pays et qui contribuent à l’économie et la société », a déclaré May.
Et d’ajouter : « au fil des années, l’immigration a été une bonne chose pour la Grande-Bretagne. Elle a amené des personnes de différents horizons qui ont eu des projets différents ici en Grande-Bretagne et nous les avons vues participer au développement de notre société et de notre économie ».
« May en appelle à un contrôle des frontières »
La première ministre britannique est toutefois d’accord avec Trump sur un point : le contrôle des frontières. « Le plus important est que nous ayons le contrôle sur nos frontières et nous avons mis en place des lois qui nous permettent de savoir qui entre dans notre territoire et bien sûr, en tant que gouvernement, c’est ce que nous faisons depuis quelques années et nous continuerons à le faire », assure May.
Alors, comment expliquer le recul de Theresa May par rapport aux propos de Trump ? Il faut en effet comprendre que l’actuelle première ministre britannique qui s’est engagée dans une phase de négociation avec l’Union Européenne est de plus en plus isolée. La démission, ces derniers jours, de David Davis et de Boris Johnson, deux personnalités clé de son gouvernement qui critiquent son Brexit « mou », a été un coup dur pour son gouvernement. En conséquence, s’allier à Trump sur l’épineuse question de l’immigration pourrait lui coûter très cher.