Amnesty International dénonce les manœuvres d’intimidation et les menaces qui visent les défenseurs des migrants en France
Amnesty International vole au secours des défenseurs de migrants. En effet, dans un rapport publié ce mercredi et intitulé : « la solidarité prise pour cible », l’organisation internationale de défense des droits de l’homme a formellement fustigé la criminalisation et le harcèlement dont sont victimes les personnes qui défendent les migrants dans le nord de la France.
« L’hostilité des gouvernements européens à l’égard des défenseurs-e-s des personnes en mouvement est avérée, et s’est traduite notamment par : des manœuvres de dénigrement et des poursuites à répétition contre plusieurs organisations menant des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale », dénonce Amnesty.
« Elles ont cherché à les intimider »
Dans son rapport, Amnesty s’en est sévèrement pris aux autorités françaises qu’il accuse de traiter les défenseurs des migrants comme des « fauteurs de trouble ». L’organisation cite des exemples. « Par exemple, la municipalité de Calais a pris deux arrêtés interdisant la distribution de nourriture en mars 2017 et a bloqué l’installation de douches provisoires sur un terrain appartenant à une organisation caritative locale », explique Amnesty.
Et d’ajouter : « tout au long de l’année 2017, tandis que les autorités ne procédaient à aucune distribution alimentaire des personnes dans le besoin, les forces de l’ordre ont essayé d’empêcher les défenseurs de droits de l’homme de distribuer des vivres à Calais. Elles ont cherché à les intimider, leur ont soumis à des contrôles d’identité réguliers et ont multiplié les contraventions de stationnement à l’encontre des camionnettes et véhicules livrant de la nourriture ».
« Amnesty s’en prend aux autorités françaises »
Amnesty International accuse les autorités françaises de se lancer à des campagnes de dénigrements contre ces défenseurs de migrants. « Des propos calomnieux (…) ont été tenus par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui (…) a accusé les organisations locales, affirmant que leur action avait créé ‘un attroupement (menant) à de graves troubles à l’ordre public’ », signale Amnesty.
Dans son rapport, Amnesty International cite le cas de Béatrice, Mariam Guerey, Yolaine Bernard, Tim, Akim T., Robert Manon…Tous des bénévoles et des personnes de bonne volonté arrêtées ou menacées de poursuite en justice pour avoir tout simplement apporté de l’aide à des migrants dans le besoin.
« Chacun a le droit de promouvoir la protection »
Une situation qui, selon Amnesty, empêche les défenseurs des droits de l’homme d’exercer leurs missions. « Cette situation fait sentir lourdement ses effets sur les défenseurs des droits humains, qui sont soumis au stress et aux pressions destinées à leur faire cesser leurs activités. Ils sont montrés du doigt par la population et risquent des conséquences particulièrement lourdes s’ils sont arrêtés et poursuivis », déplore l’ONG.
Dans son rapport de 36 pages, Amnesty rappelle les principes des droits de l’homme. « Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international », souligne l’ONG.
Pour le rapport dans sa version originale, cliquez ici : Amnesty International