Immigration : voici Augustin Ndour, Sénégalais et candidat à la présidentielle en Espagne

Augustin Ndour, d’origine sénégalaise, fait la une des médias en Espagne. A une semaine d’une élection cruciale, il a été désigné candidat d’un parti antisystème qui veut offrir plus d’opportunités à des milliers de migrants vivant dans ce pays de manière illégale

Alors que les élections législatives en Espagne (équivalent d’une élection présidentielle dans un régime républicain) s’approchent à grands pas, les candidats peaufinent leurs discours afin de gagner le vote du peuple. Mais, tous ne sont pas Espagnols. En effet, un Sénégalais, du nom d’Augustin Ndour, est devenu le 8ème candidat à briguer le poste très convoité de président du gouvernement pour les élections du 28 avril.

Arrivé en Espagne à l’âge de 30 ans au début des années 2000, d’origine sénégalaise ayant rentré légalement sur le territoire européen, Augustin Ndour veut être la voix des sans voix et a été élu tête de liste du parti « Por Un Mundo Mejor » (Pour un Monde Meilleur). Son message est surtout destiné aux sans-papiers et aux vendeurs à la sauvette en Espagne.

« Ni de gauche, ni de droite »

Augustin ne veut pas se laisser influencer par l’idéologie politique. Il n’est ni de gauche, ni de droite. « Ni de gauche, ni de droite. Moi, ce que je veux, c’est un monde juste. Ces trucs de gauche ou de droite ne m’intéressent pas. Si tu me posais la question il y a trois ans, je t’aurais dit que j’étais de gauche », répond-il à une question posée par El Mundo.

S’il obtient son siège au Parlement espagnol, Augustin Ndour sait déjà quel sera son prochain combat : faciliter la régularisation des migrants et faire en sorte que les délais d’attente ne soient plus de trois ans mais de trois mois. « J’imagine que l’Etat a étudié cette question. Mais, en tout cas, ce délai de trois ans génère beaucoup de souffrance et c’est une perte de temps économique pour l’Etat », déplore-t-il.

« Les peurs naissent de l’inconnu »

Pour atteindre son objectif, Augustin est prêt à tout. Il va jusqu’à lancer un défi à Santiago Abascal, chef de file du parti politique VOX, parti d’extrême-droite espagnol à qui il propose un débat. « J’aimerais avoir un tête-à-tête avec Abascal. En démocratie, plus nous parlons, mieux c’est. Leurs peurs naissent de l’inconnu. Si nous nous parlons, je comprendrai sa position, il comprendra la mienne, même si nous ne changerions pas les choses », dit-il.

Augustin Ndour qui a obtenu sa nationalité espagnole ne peut pas rester indifférent à la souffrance des migrants. Arrivé en Europe il y a 19 ans, il a d’abord vécu à Lisbonne (Portugal) avec son visa d’étudiant. Une fois son visa expiré, il a vécu en situation irrégulière dans la capitale portugaise avant que le destin ne le mène finalement en Espagne.