A 17 jours de la présidentielle française, la Banque Centrale Européenne (BCE) et l’Allemagne entrent dans une guerre des mots sur la politique menée actuellement sur l’inflation
La guerre des mots entre l’Allemagne et la Banque Centrale Européenne s’intensifient une fois de plus. Ce jeudi, le président de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi, a en effet affirmé que sa politique monétaire actuelle est adéquate et que donc il ne sert à rien de resserrer la ceinture.
La réaction de Mario Draghi est en effet une réponse apportée à Jens Weidmann, président de la Bundesbank qui avait appelé à une détente du stimulus. En marge d’une conférence de presse tenue à Berlin, Jens Weidmann avait mis en garde la BCE contre les politiques qui font plus de mal aux peuples que de bien. « J’aurais pu envisager une politique moins expansionniste », a-t-il déclaré.
« Nous n’avons pas encore suffisamment de preuves pour changer notre estimation »
D’après Bloomberg, Jens Weidmann et des membres du Conseil de fixation des tarifs de la BCE avaient suggéré des ajustements au cas où l’inflation s’accélérait plus vite que prévu. Mais, pour Mario Draghi, pas besoin de changer quoi que ce soit. « Je ne vois pas ce qui pourrait nous pousser à nous dévier des indications que nous remarquons. Nous n’avons pas encore suffisamment de preuves pour changer notre estimation sur les perspectives de l’inflation », dit Draghi.
Le président de la BCE se bat en effet pour maintenir la crédibilité de la politique de la Banque Centrale Européenne, qui a été l’un de ses plus importants atouts dans sa longue lutte contre l’inflation. Toutefois, d’après Bloomberg, cette désunion au sein de la BCE montre les limites du contrôle de Draghi.
« L’Allemagne veut la fin de la politique de l’argent facile menée »
L’euro a ainsi connu sa plus grosse chute depuis mi-mars juste après le discours de Mario Draghi, avant de revenir à un niveau stable. Il est important de souligner que le bras de fer entre la BCE et l’Allemagne ne date pas d’aujourd’hui. Wolfgang Schaeubble, ministre allemand des Finances, s’était aussi invité dans le débat.
Rappelons que l’Allemagne n’a cessé de faire pression depuis plusieurs mois demandant qu’un changement de la politique de la BCE. Avec l’approche des élections nationales prévues ce mois de septembre, les politiciens allemands s’attaquent durement aux taux ultra-bas de la BCE, craignant que cette politique ne porte préjudice aux épargnants allemands.
L’Allemagne veut la fin de la politique de l’argent facile menée par la Banque Centrale Européenne pour une politique qui consistera à augmenter les taux d’intérêts.