George Soros, milliardaire américain, s’est attaqué à Facebook et à Google, dénonçant le pouvoir grandissant des réseaux sociaux qui, selon lui, « influencent la manière dont les gens pensent » et les poussent à « renoncer à leur autonomie »
George Soros s’attaque sévèrement aux réseaux sociaux. Selon le milliardaire américain, Facebook et Google sont devenus des « obstacles à l’innovation et ils ont créé une série de problèmes ». Les propos du milliardaire américain ont été prononcés à Davos où se tient le Forum Mondial de l’Economie. Un événement qui a réuni d’importantes personnalités dont Emmanuel Macron et Donald Trump.
Parlant de Facebook et de Google, Soros dira : « ces entreprises ont souvent joué un rôle innovateur et libéral. Mais au moment où Facebook et Google sont devenus plus que jamais des puissants monopoles, ils sont devenus des obstacles à l’innovation et ils ont créé une série de problèmes et nous n’en sommes conscients que maintenant ».
« Les réseaux sociaux influencent la manière dont les gens pensent »
Il ajoutera : « ces entreprises font une grosse fortune en exploitant l’environnement. Des entreprises minières et pétrolières exploitent l’environnement physique ; les réseaux sociaux exploitent l’environnement social ». Pour le philanthrope américain, il est évident que les réseaux sociaux influencent la manière dont les gens pensent.
« Ceci est particulièrement abominable parce que les réseaux sociaux influencent la manière dont les gens pensent et se comportent sans qu’ils ne s’en rendent compte. Ceci a des conséquences sur le fonctionnement de la démocratie, particulièrement sur l’intégrité des élections », ajoute-t-il.
« A ce rythme, dans trois ans, Facebook aura atteint le monde entier »
George Soros s’est dit inquiet de la propagation rapide de Facebook dans le monde. « Il n’a fallu que huit ans et demi pour que Facebook atteigne un milliard d’utilisateurs et quatre ans pour atteindre encore un milliard d’utilisateurs. A ce rythme, dans trois ans, Facebook aura atteint le monde entier ».
A Davos, Soros s’est indigné des revenus colossaux amassés par Facebook et Google. « Facebook et Google contrôlent de manière efficace une moitié des revenus générés sur internet. Pour maintenir leur hégémonie, ils ont besoin d’élargir leurs réseaux et augmenter leur part d’attention des utilisateurs. En ce moment, ils font cela un proposant aux utilisateurs une plateforme appropriée. Plus les utilisateurs restent sur cette plateforme, plus ils rapportent aux entreprises », dénonce-t-il.
« Leurs vrais clients sont les annonceurs »
Et d’ajouter : « le business modèle des réseaux sociaux est basé sur la publicité. Leurs vrais clients sont les annonceurs. Mais, un nouveau business modèle est en train d’émerger qui se base non seulement sur la publicité, mais aussi sur les ventes de produits et services directement aux clients. Ils exploitent les données qu’ils contrôlent, mettent en paquet les services qu’ils contrôlent et utilisent des prix discriminatoires pour une bonne partie des bénéfices qu’ils auraient dû partager avec les clients ».
Il les accuse de « manipuler les utilisateurs ». « Les réseaux sociaux trompent leurs utilisateurs en manipulant leur attention et en la dirigeant vers des motifs commerciaux. Ils construisent délibérément une addiction envers les services qu’ils produisent. Ceci peut-être dangereux, surtout pour les adolescents ».
« Les réseaux sociaux incitent les gens à renoncer à leur autonomie »
George Soros fait le parallèle entre les réseaux sociaux et les jeux du hasard. « Il y a une similarité entre les plateformes internet et les compagnies qui gèrent les jeux du hasard. Les casinos ont développé des techniques pour inciter les parieurs à dépenser tout leur argent, même l’argent qu’ils n’ont pas ».
A Davos, Soros tire la sonnette d’alarme. Il estime que les réseaux sociaux poussent les gens à « renoncer à leur autonomie ». « (…) Les réseaux sociaux incitent les gens à renoncer à leur autonomie. Le pouvoir de contrôler l’attention des gens est de plus en plus concentré dans les mains de quelques compagnies », dénonce-t-il.
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