Quand ses intérêts sont menacés, Big Pharma réagit avec la plus grande fermeté. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis où un juge fédéral de Texas a récemment suspendu l’approbation de l’agence de médicament américain (FDA) autorisant la mise sur le marché de la mifepristone, pilule abortive.
L’annonce de cette nouvelle a été faite, ce 07 avril, par le média Texas Tribune qui nous a appris que le juge ayant prononcé cette décision n’est autre que Matthew Kacsmaryk. La décision devait entrer en vigueur 7 jours suivant le verdict, le temps de permettre à la Food and Drug Administration (FDA) de faire appel.
Mais, comme l’on pouvait s’y attendre, la justice texane a dû faire face à une forte pression de la part de Big Pharma qui, ce 10 avril, a réagi avec la plus grande fermeté. Ainsi, à en croire CNBC, Pfizer et 300 compagnies pharmaceutiques américaines ont exigé l’annulation immédiate de ce verdict.
Dans sa lettre, Albert Bourla, patron de Pfizer, n’a pas mâché ses mots. « Nous exigeons une annulation de cette décision parce qu’elle ne respecte pas la science et nous exigeons une restitution du mandat conféré à la FDA et qui est de garantir la sécurité et l’efficacité de tous les médicaments pour tous », écrit-il.
Dans la lettre conjointe, les patrons des compagnies pharmaceutiques américaines font exploser leur colère. « Si les tribunaux peuvent annuler des médicaments homologués sans se baser sur la science et sans fondement, n’importe quel médicament connaîtrait le même sort que mifepristone », dénoncent-ils à l’unisson.
More than 200 drugmakers led by Pfizer have signed an open letter blasting the decision by a federal judge in Texas to issue a hold on federal approval of mifepristone, the most commonly used method of abortion in the U.S. https://t.co/HV3izTjqwI
— NBC News (@NBCNews) April 10, 2023