Vingt-deux ans après l’assassinat de Yitzhak Rabin, ex premier ministre israélien, le présumé assassin Yigal Amir demande un nouveau procès. Selon les avocats de Yigal, ce dernier n’a pas tué l’ancien premier ministre d’Israël
Un rebondissement dans l’assassinat de Yitzhak Rabin. En effet, vingt-deux ans après l’assassinat de l’ex premier ministre israélien Yitzhak Rabin, son assassin, Yigal Amir, exige un nouveau procès. C’est en tout cas ce que nous apprennent les médias israéliens qui ont été nombreux à relayer cette information ce lundi 27 novembre.
D’après le média juif Jewish Telegraphic Agency, les avocats de Yigal Amir ont officiellement soumis une demande auprès de la Cour Suprême israélienne ce dimanche. Le document a été signé par Yigal Amir. D’après les avocats, la demande de ce nouveau procès s’explique par le fait que les balles tirées par Yigal Amir n’ont pas causé la mort de l’ex premier ministre israélien.
Toutefois, les avocats ne nient pas le fait que leur client ait bien eu l’intention de mettre fin à la vie de Yitzhak Rabin. C’est en tout cas la position défendue par Michael Achour, conseiller juridique et représentant de la famille d’Amir dans une interview accordée à Times of Israel il y a une semaine.
« Il était là, mais il ne l’a pas tué »
« Nous ne disons pas que Yigal n’était pas là et nous ne disons pas qu’il n’avait pas tiré. Mais, il y a des preuves que ses balles n’ont pas tué Rabin. Il était là, mais il ne l’a pas tué. Ceci ne devrait être considéré comme une tentative d’assassinat », a fait savoir Achour qui estime que quelqu’un d’autre a tué Yitzhak Rabin.
Selon Times of Israel, la femme de Yigal Amir, Larissa Trimbobler, avait partagé ce 19 novembre sur Facebook un message qu’elle avait reçu de Michael Achour qui l’informait que son mari avait bien signé les documents demandant un nouveau procès. Une information confirmée par Gabi Shachar, avocat du présumé assassin.
« Je suis allé voir Yigal Amir en prison »
« Je suis allé voir Yigal Amir en prison. J’ai obtenu de lui la signature des documents devant préparer la demande d’un nouveau procès », a déclaré Gabi Shachar. Dans son message sur Facebook, Larissa Trimbobler avait aussi révélé que les avocats de son mari détiennent « 18 preuves » que celui-ci n’avait pas tué l’ex premier ministre israélien.
Il convient de souligner que l’hypothèse que ce nouveau procès soit accepté par la Cour Suprême israélienne est très mince car le 4 novembre 2015, jour de l’assassinat de Rabin, les caméras avaient capté les images de Yigal Amir pointant son arme vers l’ex premier ministre. Devant les enquêteurs, il avait calmement avoué son crime après avoir reconstitué les faits. Il n’a jamais rétracté son témoignage depuis.
« Je ne crois pas qu’ils aient quelque chose de nouveau »
Dans la classe politique israélienne, l’on considère que l’hypothèse d’un nouveau procès est presque impossible. Selon Yehoshua Reznik, ancien ministre israélien de la justice entre 1990 et 2000, les avocats de Yigal devraient alors convaincre la Cour Suprême israélienne que « les preuves originales fournies par l’accusation étaient fausses ou falsifiées ou apporter de nouvelles preuves qui n’étaient disponibles au moment des faits ».
« Il leur faudra prouver qu’ils ont des preuves fondées et non pas des idées foireuses basées sur des propos rapportés ou des rumeurs. Je ne crois pas qu’ils aient quelque chose de nouveau. Ceci ressemble à une histoire conspirationniste qui a déjà circulé dans le passé », dit Yehoshua Reznik.
« Prix Nobel de la Paix en 1994 »
Agé de 47 ans, Yigal Amir purge une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat de Rabin. Il a été mis en isolement depuis lors, même si la justice israélienne lui avait donné l’autorisation de se marier avec Larissa Trimbobler en 2004 après une bataille judiciaire de longue durée.
Chef d’Etat-major de l’armée israélienne lors de la guerre de Six Jours de 1967, Yitzhak Rabin a été assassiné en 1995, une année après avoir obtenu le Prix Nobel de la Paix. Il avait obtenu ce prix en même que Shimon Peres et Yasser Arafat. Les trois ont été récompensés pour leur rôle clé joué dans la signature des accords d’Oslo.