Israël est en train de conquérir le Moyen-Orient et la cause palestinienne est sérieusement en danger. Ce 13 août restera une date historique dans les relations entre Israël et le Monde Arabe, car elle marque l’officialisation des relations diplomatiques entre Israël et les Emirats Arabes Unis composés de 7 émirats (Abou Dhabi, Ajman, Charjah, Dubaï, Fujaïrah, Ras al Khaïmah et Oumm al Qaïwan).
La normalisation des relations diplomatiques entre l’Etat hébreux et le Monde Arabe n’est pas encore actée. Toutefois, ce qui est survenu ce 13 août marque une étape charnière dans les rapports de force entre Tel Aviv et ses voisins arabes qui risque de compromettre toute chance de voir naître un jour un Etat palestinien.
Pour les fervents défenseurs de la cause palestinienne, la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et les Emirats Arabes Unis est une très mauvaise nouvelle. Et c’est un coup de massue asséné à une autorité palestinienne de plus en plus affaiblie économiquement mais aussi socialement et isolée par la Maison Blanche qui n’a qu’un seul interlocuteur au Moyen-Orient : Israël.
En effet, ce 13 août, les défenseurs de la cause palestinienne ont pris une douche froide et pourraient en prendre une seconde. Car d’après le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou et Jared Kushner, émissaire nord-américain au Moyen-Orient, une prochaine normalisation des relations diplomatiques entre Israël et l’Arabie Saoudite (patron du Monde Arabe) est désormais « inévitable ».
Donc, les Emirats Arabes Unis sont officiellement devenus un allié d’Israël dans la région. Et il n’y a aucun doute que si l’Arabie Saoudite suive, tous les autres pays arabes vont être obligés de reconnaître l’Etat d’Israël. Pour le moment, le Koweït refuse catégoriquement de suivre la mouvance. Mais, pour combien de temps?
Le déroulement des récents événements aux Moyen-Orient n’est en aucun cas une surprise. On s’y attendait d’ailleurs depuis plusieurs mois. En effet, depuis plus de dix ans, toute personne intéressée par la géopolitique du Moyen-Orient savait parfaitement que l’ « animosité » entre Israël et les pays du Golfe n’était qu’une mascarade. Contrôlés par les Etats-Unis, les deux camps étaient totalement de mèche au moment de prendre des décisions pour assurer la survie de la région face à l’Iran.
La situation se complique sérieusement pour la Palestine et ses défenseurs qui désormais devront avaler des couleuvres. Car, il faut bien comprendre que si Israël n’a pas voulu aller loin dans sa confrontation avec les Palestiniens, c’est qu’il avait en face de lui des Etats arabes du Moyen-Orient pour s’opposer à ses décisions unilatérales, dont l’annexion de la Cisjordanie.
Israël est un Etat très subtil et très intelligent au-delà d’être très efficace au moment de faire face à toute menace terroriste visant son territoire. Il a en secret profité de la crise libanaise pour faire avancer son agenda qui est celui de contrôler totalement le Moyen-Orient.
Pour ce faire, il avait compris qu’il lui fallait présenter l’Iran et son allié, le Hezbollah Libanais, comme une menace non seulement pour l’Etat hébreux mais pour la région toute entière. Pour un allié tel que l’Arabie Saoudite qui ne rêve que de voir disparaître l’Iran, un tel argument est bien sûr le bienvenu à Riyad.
Une chose est sûre : la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Monde arabe ne va pas tarder à se généraliser. Après les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite suivra. Et le Liban qui traverse une crise politico-économique sans précédent devra, lui-aussi, accepter de tendre la main à un voisin qui ne trouve pas grâce à ses yeux.
Donc, théoriquement, en l’espace de 5 ans, nous allons probablement assister à la conquête du Moyen-Orient par Israël qui, à travers la normalisation de ses relations diplomatiques avec des nations qui lui étaient jadis hostiles, pourra s’ériger comme l’unique commandant de la région. Aussi puissante sera l’Arabie Saoudite, elle ne fera pas le poids devant l’Etat hébreux, chouchou des Etats-Unis et de l’Occident dans cette partie du monde.
Quelles en seront les conséquences? Ce n’est pas difficile à comprendre. En effet, toute décision mise sur la table par Israël pour s’attaquer à un ennemi passera comme lettre à la poste et il n’hésitera pas à imposer son veto à toute décision relative à la cause palestinienne qui ne lui plaira pas. En gros, la cause palestinienne est en train de mourir car les flammes qui l’avivaient jusqu’ici sont en train de s’éteindre.
Dans les années qui viennent, il est même fort probable que tout défenseur acharné de la cause palestinienne dans le monde arabe en paie un prix lourd. Les pro-Palestiniens ne seront ni les bienvenus en Arabie Saoudite, ni aux Emirats Arabes Unis, ni au Liban et probablement ni au Maghreb.
La normalisation en cours des relations diplomatiques entre Israël et le Monde Arabe tant voulue par l’administration Trump dans sa guerre contre l’Iran fera des victimes et les premières seront sans aucun doute les Palestiniens qui verront ainsi leur cause devenir une véritable chimère qui ne suscitera que très peu d’intérêt auprès de la communauté internationale.
La cause palestinienne n’en perdra pas l’âme pour autant. Elle aura toujours des défenseurs qu’il faudra désormais chercher ailleurs, très loin du Monde Arabe. Ils seront en Occident (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada principalement) ou en Afrique du Nord et subsaharienne.
Israël a bien calculé les conséquences d’une normalisation de ses relations avec le Monde Arabe. Il sait qu’en aucun cas, il n’en sortira perdant et invite désormais toutes les nations arabes à enterrer la hache de guerre. La conquête du Moyen-Orient par l’Etat hébreux est inévitable. Désormais, avec l’Arabie Saoudite, Israël régnera en Maître au grand dam du peuple palestinien et de ses défenseurs qui devront s’attendre à avenir incertain.