La Jordanie a fait part de son mécontentement après l’introduction au parlement israélien d’une loi interdisant l’usage des haut-parleurs dans les mosquées israéliennes pendant les heures de prières. La Jordanie dénonce que cette loi s’applique aux mosquées de Jérusalem-Est qui dépendent de la loi islamique jordanienne
La Jordanie est très remontée contre Israël. Un projet de loi avait en effet été évoqué en novembre dernier par les autorités israéliennes pour interdire les haut-parleurs placés dans certaines mosquées appelant les fidèles à la prière. La décision avait immédiatement suscité une grosse polémique et des réactions de la part des arabes israéliens.
Cette semaine, les autorités israéliennes sont passées à la vitesse supérieure, en introduisant le projet de loi au parlement pour une possible approbation. D’après le média israélien Jewish Telegraph Agency, ce mardi soir, 55 députés avaient voté « oui » contre 44. Le média précise que le vote s’est fait dans des conditions très difficiles.
« Violation du droit international »
Un député arabe, Ayman Odeh, avait d’ailleurs été expulsé du parlement. « C’est une cérémonie religieuse très importante dans l’Islam et nous n’avons jamais interféré dans les cérémonies religieuses qui concernent le judaïsme. Vos actions sont racistes. Vous interférez sur l’âme des Musulmans et vous portez atteinte à la foi islamique », avait-t-il crié.
Le média israélien nous a également appris que tous les députés juifs n’ont pas voté en faveur de cette loi à l’unanimité. Les députés orthodoxes par exemple ont voté contre la loi, craignant qu’elle n’interdise l’usage des sirènes qui sonnent dans de nombreux quartiers juifs pour annoncer le début du Sabbat juif.
« Violation du droit international »
Mais, cette décision politique risque de prendre une nouvelle tournure car un pays voisin à Israël s’y oppose fermement. C’est le cas de la Jordanie qui parle de « violation du droit international ». D’après Jordan Times qui cite le ministre d’Etat de la Jordanie, Mohamed Momani, Jérusalem-Est est la seule entité qui a les pouvoirs d’ingérer dans les affaires des mosquées dans cette partie du pays.
Mohamed Momani dénonce qu’Israël applique une telle décision à Jérusalem-Est, un endroit où c’est la loi islamique de la Jordanie qui régit les mosquées. Dans le communiqué publié par Jordan Times, la colère du ministre d’Etat est à son comble. Mohamed Momani accuse Israël d’avoir violé le traité de paix signé entre les deux pays en enfreignant les droits du Waqf.