La décision du Tribunal Suprême israélien de reconnaître les personnes récemment converties au judaïsme non orthodoxe comme des Juifs de plein droit plonge les orthodoxes dans une colère noire. Ces derniers s’en prennent désormais ouvertement aux nouveaux convertis qu’ils comparent à des chiens venus envahir Israël
Les personnes récemment converties au judaïsme non-orthodoxe sont devenues la cible des juifs ultra-orthodoxe qui remettent en cause leur foi. C’est en tout cas le constat amer que l’on peut faire après les récentes vidéos postées sur les réseaux sociaux ces dernières heures et qui ont indigné une grande partie des Israéliens.
En effet, ce 3 mars, plusieurs médias israéliens, dont le Jerusalem Post, ont relayé une vidéo publiée par l’UTJ (Ultra-Orthodox United Torah Judaism) dans laquelle on pouvait voir des chiens portant la kippa. Pour beaucoup, cette vidéo fait clairement allusion à la récente décision du Tribunal Suprême d’Israël reconnaissant les personnes qui se sont converties au judaïsme non-orthodoxe comme des citoyens juifs à part entière à qui la nationalité israélienne sera accordée de plein droit.
Cette moquerie visant les récents convertis intervient en effet deux jours seulement après la décision du Tribunal Suprême qui suscite une vive polémique dans le pays. Pour les mouvements religieux de droite, c’est une tentative d’inonder Israël de faux juifs. C’est du moins l’avis du rabbin David Lau.
« Le tribunal approuve l’inondation d’Israël par des migrants »
« La tribunal approuve l’inondation de l’Etat d’Israël par des migrants qui n’ont rien à voir avec le judaïsme. Comment l’Etat d’Israël peut-il être l’Etat des Juifs si tout gentil (non juif, ndlr) peut devenir citoyen? », s’insurge-t-il. Pour Aryeh Deri, ministre israélien de l’Intérieur, le verdict du Tribunal Suprême est « un coup mortel » asséné au caractère juif de l’Etat d’Israël.
Il convient de souligner que la question de la judéité occupe, ces dernières années, une place de choix dans le débat public en Israël et ces dernières années, des décisions politiques ou judiciaires ont largement participé à rendre ce débat houleux. En effet, en 2018, la Knesset avait adopté la Loi Etat-nation juif qui ne reconnaît que les Juifs comme citoyens israéliens et en 2020, le Tribunal Suprême avait approuvé le recours aux tests ADN afin de savoir qui est Juif et qui ne l’est pas.