Quelques heures après l’annonce de Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que Capitale d’Israël, le monde arabe est en ébullition. Plusieurs dirigeants politiques du Moyen-Orient ont réagi mettant en garde contre une escalade de la violence dans la région
Le réveil a été très dur ce 7 décembre pour les dirigeants du monde arabe. En effet, quelques heures après l’annonce de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme Capitale d’Israël et de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, les réactions sont légion dans le monde arabe où de nombreux dirigeants politiques ont fait part de leur indignation.
L’Arabie Saoudite, une des plus importantes alliées des Etats-Unis dans la région, a fait part de son « profond regret » dans un communiqué officiel. « Le royaume exprime son profond regret que l’administration Trump ait pris cette décision car elle représente un parti pris contre les droits historiques et permanents du peuple palestinien à Jérusalem (…) ».
L’Arabie Saoudite insiste sur l’importance de trouver une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien. « Le royaume réaffirme l’importance de trouver une solution juste et durable à la cause palestinienne en accord avec les résolutions internationales et l’Initiative de Paix Arabe afin que le peuple palestinien puisse regagner ses droits légitimes, ce qui renforcera la sécurité et la stabilité dans la région », ajoute le communiqué.
« Nulle et non avenant »
En Jordanie, le gouvernement dénonce une « violation du droit international ». Mohamed Momani, ministre jordanien des Médias, a fait savoir ce 7 décembre que le royaume jordanien rejette cette décision de l’administration Trump. Pour Mohamed Momani, la reconnaissance de Jérusalem en tant que Capitale d’Israël est « nulle et non avenant » car elle soutient l’occupation israélienne de la partie Est de Jérusalem en juin 1967. On a appris du média jordanien, Jordan Times, que la Jordanie et la Turquie se sont engagées à rencontrer les leaders du monde arabe pour mener une action pro-Jérusalem.
Au Qatar, l’Emir Sheikh Tamim Ben Hamad al-Thani a mis en garde contre de sérieuses implications à la suite de cette décision de l’administration Trump. Dans la presse qatarie, l’on affirme que l’Emir s’est dit ouvert à un sommet à Istanbul, dans la capitale turque, pour rencontrer les membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).
« Jérusalem, tout Jérusalem, est à nous »
Pendant ce temps, en Palestine, la colère ne faiblit pas. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé une décision « inacceptable et déplorable ». « La décision de Trump ne changera pas la réalité dans la ville de Jérusalem. C’est une ville Palestinienne, arabe et islamique et c’est la Capitale de la Palestine Arabe », a déclaré Mahmoud Abbas. Pour le président de l’Autorité palestinienne, cette décision entraînera des « guerres sans fin ».
Le Hamas parle d’une déclaration de guerre. Réagissant à la reconnaissance de Jérusalem en tant que Capitale d’Israël par les Etats-Unis, Ismaël Hanniyeh, chef de file du Hamas, a appelé à une nouvelle « Intifada » ou à des « soulèvements ». « La décision des Etats-Unis est une agression, une déclaration de guerre contre nous, contre les plus beaux lieux saint musulmans et chrétiens au cœur de la Palestine, Jérusalem. Nous devrions travailler à lancer une Intifada contre l’ennemi sioniste. Jérusalem, tout Jérusalem, est à nous », a-t-il martelé.