Julien Dray, porte-parole du Parti Socialiste (PS), a été l’invité d’Europe 1 ce dimanche 1 avril. Sur le plateau du « Grand Rendez-vous », l’homme politique de gauche a abordé plusieurs questions, dont la situation de la SNCF qui domine depuis bientôt un mois l’actualité politique française
Pour l’ex proche de François Hollande, il est clair et net que le gouvernement d’Emmanuel Macron est en train de « préparer la privatisation » de la SNCF. « (…) visiblement, la ministre n’a rien compris ou fait semblant de n’avoir rien compris. Ce qui est en cause, ce n’est pas seulement le statut du cheminot. C’est une question secondaire. Ce qui est en cause, c’est la défense du service public du rail », dit-il.
« La réforme, c’est la privatisation du service public demandée par l’Europe »
Et d’ajouter : « la réforme, c’est la privatisation du service public demandée par l’Europe sur lequel la France aurait pu résister. Elle ne le fait pas. Elle anticipe même, elle va trop vite et c’est une privatisation rampante ». Pour Julien Dray, le changement de statut de la SNCF annonce cette privatisation.
« C’est le changement de statut de la SNCF qui va permettre, à terme, la privatisation », explique-t-il. Sur le plateau du « Grande Rendez-vous », le porte-parole du PS nie toute privatisation de la SNCF par François Hollande. « Non, le gouvernement de François Hollande n’a pas privatisé », souligne Julien Dray.
« Le gouvernement prépare la privatisation »
Il persiste et signe : « le gouvernement prépare la privatisation. La privatisation, c’est le changement de statut. Le changement de statut va permettre à un moment donné ou autre de se poser la question de qui reprend la dette de plus de 50 milliards d’euros. Et le président de la république, lui-même, a dit : ‘nous ne serons pas amenés forcément à reprendre la totalité de la dette’ et dans ce cas-là, on va ouvrir le capital. Ça s’est toujours passé comme ça ».
Julien Dray évoque la privatisation de France Télécom qui, selon lui, s’est passée exactement de la même manière. « Je vous rappelle que pour France Télécom, ça a commencé comme ça », rappelle-t-il. Pour Julien Dray, cette privatisation du rail est une « catastrophe ». « Vous avez un exemple en Europe de privatisation du rail, c’est l’Angleterre. C’est une catastrophe et les Anglais eux-mêmes à 72% dans les sondages demandent une renationalisation du service du rail », ajoute-t-il.