En marge d’une conférence de presse qui s’est tenue ce 06 avril, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, s’est vertement attaquée à l’OTAN et aux Etats-Unis qu’elle accuse d’être, en partie, responsable de la guerre en Ukraine
La Chine inflige une gifle diplomatique à l’Occident. Alors que le président de la France, Emmanuel Macron et la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, sont arrivés à Pékin pour tenter à tout prix de rompre l’alliance entre Pékin et Moscou, la Chine pointe du doigt l’OTAN et les Etats-Unis les accusant d’être responsables de la guerre en Ukraine.
C’est du moins l’avis de Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dont les propos ont été relayés par l’agence de presse russe, Tass. En effet, dans une conférence de presse qui a eu lieu ce jeudi au lendemain des propos du patron de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a prévenu Pékin des conséquences de son éventuel soutien à Moscou, Mao Ning n’a pas mâché ses mots.
« En ce qui concerne la responsabilité du problem ukrainien, je pense qu’elle devrait être portée par les Etats-Unis et les blocs militaires tels que l’OTAN. L’Alliance Atlantique-Nord n’a pas le statut qu’il faut pour reprocher quoi que ce soit à la Chine ou exercer une pression sur elle », a-t-elle déclaré.
Il faut rappeler que la position tenue, depuis de la crise, par la Chine ne plaît guère à l’Occident. « En tant que membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, la Chine et la Russie sont, l’une et l’autre, des partenaires stratégiques et des voisins”, avait martelé Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères.
Et d’ajouter : “les liens entre la Chine et la Russie sont les relations bilatérales les plus cruciales au monde et notre partenariat non seulement apporte des profits et du bien-être à nos peuples, mais participe aussi à la paix dans le monde, à la stabilité et au développement”. Le chef de la diplomatie chinoise avait également tenu à préciser que l’ “amitié entre les deux peuples sont extrêmement solides”.
Ces propos avaient été tenus au tout début du mois de mars, dix jours seulement après l’intervention militaire russe en Ukraine. Et depuis, la position chinoise n’a pas bougé d’un iota. Ainsi, après avoir publiquement refusé de sanctionner son partenaire russe, la Chine entend construire (avec la Russie) un « nouvel ordre mondial juste et démocratique » pour contrecarrer l’hégémonie occidentale.
“Nous, avec vous et nos sympathisants, nous nous dirigerons vers un nouvel ordre mondial juste et démocratique”, avait ainsi martelé fin mars 2022, Sergei Lavrov, le chef de la diplomatie russe (en voyage en Chine), soulignant que l’ordre mondial actuel “est en train de traverser une étape très critique dans les relations internationales”.
Il est donc clair que Pékin n’a aucunement l’intention de lâcher la Russie dans un contexte géopolitique extrêmement trouble marqué par une rivalité sans précédent entre puissances qui se livrent une guerre sans merci pour ne pas perdre leur place de puissance dans le nouvel ordre mondial qui s’annonce.